Reçu samedi dernier sur  « Jeune Afrique », le ministre béninois de l’Économie et des Finances livre son analyse sur la crise ukrainienne, qui, après le Covid, déstabilise le continent. Il propose des solutions pour faire face à la crise alimentaire en Afrique.

Pour le ministre, il y a quatre types de mesures. La première, c’est de renoncer aux prélèvements fiscaux et douaniers pour permettre que le prix soit accessible aux populations. « Si on laisse les mêmes niveaux de TVA et de droits de douane, les produits se retrouvent encore plus chers pour les populations. Donc, il faut un renoncement total ou partiel à ces prélèvements sur la plupart des produits de grande consommation, tout en veillant à ne pas pénaliser les industries locales », a-t-il confié.

La deuxième catégorie de mesures, ce sont les subventions directes, par exemple sur le gasoil. « Il est évident que nous allons continuer d’absorber ce choc. L’ensemble des engins de chantier, des tracteurs, les usines, les transports en commun utilisent le gasoil. Si nous n’agissions pas, les conséquences sur la productivité et la création de richesse seraient désastreuses. Nous mettons donc de l’argent sur la table pour ralentir l’effet de la hausse des prix », martèle Romuald Wadagni.

En troisième lieu, il propose de réglementer et surveiller les prix des produits fortement subventionnés. Et enfin, le ministre préconise la mise en place de filets sociaux. A l’en croire, une partie de la population africaine étant extrêmement pauvre, il est nécessaire pour les dirigeants de s’assurer que ces personnes aient accès au minimum pendant la période de crise.