Nous agrégeons les sources d’informations financières spécifiques Régionales et Internationales. Info Générale, Economique, Marchés Forex-Comodities- Actions-Obligataires-Taux, Vieille règlementaire etc.
Profitez d'une expérience simplifiée
Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreLa réplique, voire les actions des autorités mauriciennes, sont vivement attendues alors que le pays est éclaboussé par le scandale de «pratiques frauduleuses et corrompues». Cela, dans le cadre du projet de réaménagement de la centrale thermique de St-Louis.
Le Central Electricity Board (CEB) a tenu une réunion spéciale de son conseil d'administration, hier matin, mardi 9 juin, après quoi le Chief Internal Auditor a ramassé les ordinateurs portables des managers et autres employés qui ont travaillé sur le projet de St-Louis. Des enquêteurs de la commission anticorruption se sont également rendus à la rue du Savoir, à la Cybercité à Ebène, au siège du quartier général du CEB. Cela, après que la Banque africaine de développement (BAD) a réagi et agit en radiant pendant un an et neuf mois Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC) de tout projet financé par cette banque. D'autres banques internationales de développement peuvent appliquer la même sanction.
Des pratiques frauduleuses et corrompues de la firme danoise BWSC dans le cadre du projet de redéveloppement de la centrale de St Louis, ont motivé cette décision. Selon la BAD, des preuves, selon toute probabilité, confirment que BWSC, a, entre autres, récompensé financièrement des membres de l'administration mauricienne et d'autres personnes, par l'intermédiaire de tiers, pour avoir accès à des informations confidentielles liées aux appels d'offres, ce qui lui a permis d'adapter les spécifications techniques à son offre, obtenant ainsi un avantage concurrentiel indu sur les autres soumissionnaires.
Avant que la BAD ne communique cette sanction, lundi, la maison mère de BWSC au Danemark, avait, elle aussi, déjà pris les devants dans cette affaire. Dans son rapport annuel de 2018, au chapitre Risks and risk management - business integrity, la société danoise écrit que, des deux dénonciations pour comportement d'entreprise en 2018, une des deux enquêtes internes a fait l'objet d'une investigation approfondie qui a abouti au licenciement de cinq employés en février 2019, pour violation du code de conduite de BWSC.
Toujours dans le rapport annuel, on peut lire: «While Denmark is perceived as the least corrupt country in the world on the corruption perceptions index, BWSC operates in parts of the world with lower business integrity levels, where corruption and bribery occur. BWSC does not tolerate unlawful behavior and a whistleblower system and other procedures are in place to follow up on misconduct within the organisation.»
D'ailleurs, dès le 6 février 2019, BWSC, pour sauver son image, a expliqué dans un communiqué de presse comment elle a démarré une enquête dans cette affaire qui ne fait pas honneur à Maurice. On peut y lire que c'est après avoir reçu un tuyau anonyme d'un lanceur d'alerte en avril 2018, concernant des accords et des contrats conclus en violation à la loi avec des entrepreneurs locaux en Afrique, qu'une enquête interne a été ouverte. Pour éviter tout doute, la BWSC a également lancé une enquête externe et a engagé le cabinet d'avocats Poul Schmith (Kammeradvokaten).
L'enquête a conclu que le code de conduite de BWSC a été violé et qu'une possible violation de la loi a eu lieu. Nikolaj Holmer Nissen, Chief Executive Officer de la firme danoise, avait alors déclaré : «BWSC a une tolérance zéro pour tout type de pratique commerciale qui enfreint le code de conduite de l'entreprise ou implique des actions criminelles. C'est pourquoi nous avons immédiatement demandé à un cabinet d'avocats externe de faire une étude approfondie et sur sa recommandation, nous avons réagi rapidement. Nous avons expulsé cinq employés qui ont été impliqués dans ces actions. En outre, deux personnes ont été signalées à la police danoise, car l'enquête donne des raisons de soupçonner que des actions criminelles se sont produites, y compris la corruption (...)»
D'ailleurs, le Bureau de l'intégrité et de la lutte contre la corruption de la BAD, chargé de prévenir, de dissuader et d'enquêter sur les allégations de corruption, de fraude et autres pratiques sanctionnables dans les opérations financées par cette banque, précise reconnaître l'importante coopération de BWSC dans le cadre de l'enquête.
Il nous revient que le conseil d'administration du CEB, sous la présidence de Seety Naidoo, candidat battu aux dernières législatives et, qui dès le 6 décembre, avait été réinstallé à son poste de Chairman du parapublic par son leader, le ministre de l'Énergie Ivan Collendavelloo, avait été informé par BWSC d'un cas de maldonne à Maurice. «Pourquoi le CEB n'a pas jugé bon de demander à la commission anticorruption d'enquêter dès lors ?» se demandent des avisés de ce dossier.
Il est surtout bon de rappeler les contours de ce projet «ficelé dès le départ pour favoriser la firme danoise», comme l'avait affirmé un lanceur d'alerte dès le 26 septembre 2014, et rapporté en long et en large, depuis, dans ces mêmes colonnes. Financé par la BAD pour un montant initial de Rs 3,5 milliards, le projet qui comprend l'installation de quatre générateurs de 15 mégawatts chacun, avait vu BWSC comme l'unique soumissionnaire à l'issue d'un premier appel d'offres lancé le 24 juillet 2014. Sauf que le Central Procurement Board (CPB) avait alors estimé l'offre de la firme danoise irrecevable.
En novembre 2014, à la veille des élections générales, le CEB a annulé l'offre avec l'aval de la BAD. Le 9 décembre 2014, la BWSC a demandé à l'Independent Review Panel d'examiner cette décision. Le 3 juillet 2015, l'IRP a annulé cette requête. BWSC a alors demandé une révision judiciaire de cette décision devant la Cour suprême. Dans une déclaration au Parlement le 24 octobre 2017 sur le projet de réamenagement de la centrale de St-Louis, Ivan Collendavelloo admet que lorsqu'il a pris ses fonctions après les élections de décembre 2014, «l'un des premiers dossiers sur ma table était celui du Saint-Louis Power Station Redevelopment Project».
Le ministre de l'Énergie a également affirmé qu'il a demandé au CEB de lancer un second appel d'offres après qu'il a pris connaissance de la décision de l'IRP. Ce qui a été fait en juillet 2015 et on a vu le CPB approuver l'octroi du contrat à BWSC. Un contrat signé le 2 mars 2016 et qui est passé de Rs 3,5 Mds à Rs 4,3 Mds. Le CEB était alors sous la présidence de Seety Naidoo, alors que Gérard Hébrard en était le directeur général.
À une question de Paul Bérenger, leader de l'opposition à ce moment-là, au Parlement, le ministre des Services publics et de l'énergie, Ivan Collendavelloo, avait ainsi justifié la différence de Rs 700 millions: «The new price with compliance with specifications for 66 megawatt capacity is Rs 4.3 billion. I am advised that the difference in costs is attributed to change of technical specifications by the CEB ; correction of deviation leading to rejection of first tender ; higher rating of units by 10 %, and market conditions prevailing.»
Avec les données dont disposent déjà la BAD et BWSC, les autorités mauriciennes doivent à l'heure qu'il est déjà en présence des noms de ceux qui ont bénéficié des pots de vins de la firme danoise. Leurs actions face à ce scandale sont suivies de près. D'autant que Maurice est en plein opération Damage Control depuis que la Commission européenne l'a placé sur la liste des pays présentant un risque financier en raison de lacunes stratégiques dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Déjà, nos appels au directeur général par intérim du CEB Shamshir Mukoon, hier, sont restés sans réponse.
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ?
Connectez-vous
Pas encore membre ?
Devenez membre gratuitement
27/06/2025 - Information générale
27/06/2025 - Information générale
26/06/2025 - Information générale
26/06/2025 - Information générale
25/06/2025 - Information générale
25/06/2025 - Information générale
24/06/2025 - Information générale
24/06/2025 - Information générale
23/06/2025 - Information générale
27/06/2025 - Information générale
27/06/2025 - Information générale
26/06/2025 - Information générale