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La filiale d’une société
de gestion de fortune genevoise écope d’une amende de 8,2 millions
de dollars. En cause:
des clients qui sentent
le soufre.
Les pays du Golfe sont devenus le nouvel eldorado de certains gérants de fortune helvétiques en quête de fiscalité zéro, de confidentialité pour leurs clients et de réglementations moins chicanières qu’en Suisse. Mais l’aventure sur les rivages arabo-persiques peut parfois tourner au cauchemar. C’est ce que montre l’exemple de la société Horizon Invest Partners, sise dans un immeuble chic du quartier des banques à Genève.
L’un de ses dirigeants a créé une société sœur au Qatar, baptisée Horizon Crescent Wealth ou HCW. Pilotée par deux financiers suisses, elle se vantait de gérer les fortunes de riches clients ainsi que leurs yachts, leurs jets privés ou leurs collections d’art. Mais le 9 mars dernier, un tribunal qatari a confirmé la condamnation de HCW à une lourde amende: plus de 8,2 millions de dollars, pour des manquements flagrants aux règles antiblanchiment.
Trois cas problématiques
L’arrêt du tribunal, que nous nous sommes procuré, est sévère pour la société des deux Suisses. Selon les magistrats qataris, HCW avait basé son modèle sur des contrôles très légers («light touch»), voire carrément lacunaires, des fonds de ses clients.
La Cour cite trois exemples de cas problématiques acceptés par HCW. Deux femmes qui disaient diriger un centre d’appels au Costa Rica ont amené 12 millions d’euros. La provenance des fonds, selon les autorités qataries, n’avait pas été correctement vérifiée. L’intermédiaire qui avait introduit ces clientes auprès HCW avait fait l’objet d’une enquête pour blanchiment en Espagne.
Second client problématique: un diplomate africain - camerounais, selon un document versé au dossier - qui touchait d’importantes commissions sur des contrats publics dans son pays. «La possibilité de corruption était évidente. HCW a refusé de la voir», estime le tribunal qatari dans son arrêt.
Troisième exemple, un officiel saoudien aurait reçu de l’argent pour un prétendu contrat de conseil sur la fourniture d’ambulances. L’argent venait en réalité d’un «marchand d’armes bien connu», selon le tribunal.
La récente fuite de documents bancaires des «FinCEN files» permet d’en savoir plus sur ce marchand d’armes. Selon l’enquête menée par nos partenaires de l’OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project), une société chypriote du Serbe Slobodan Tesic a versé 1,7 millions de dollars à une structure créée par HCW pour son client saoudien.
Or Slobodan Tesic est justement une figure connue dans le monde du commerce de matériel de guerre. En 2017, le Département américain du Trésor l’a placé sous sanctions en l’accusant d’avoir violé un embargo au Liberia et d’utiliser sa société chypriote pour corrompre des politiciens. Dans une lettre adressée à l’OCCRP, Slobodan Tesic conteste toute corruption et dit avoir initié un processus de levée des sanctions le visant aux États-Unis. L’un de ses associés, un marchand d’armes yéménite nommé Khaled Hamed, était aussi client de HCW à travers deux sociétés écrans.
Un partenaire encombrant
À Genève, l’avocat des deux Suisses qui dirigent HCW, Olivier Péclard, explique que ses clients «ont toujours contesté vigoureusement les accusations portées à leur encontre [] et les contestent toujours». Selon lui, une enquête pénale a été ouverte sur l’affaire, il y a trois ans, par le procureur général du Qatar, mais elle n’a rien donné.
D’après Olivier Péclard, les problèmes rencontrés par les deux Suisses au Qatar seraient dus à leur partenaire local. Ancien administrateur de HCW, ce neveu du ministre des Finances qatari - c’est ce qu’affirme un document que nous a remis l’avocat genevois - gérait sur place les clients les plus problématiques. Il aurait notamment initié les relations avec le diplomate africain et la société du marchand d’armes serbe.
Les deux financiers helvétiques, eux, n’auraient jamais entendu parler de Slobodan Tesic. Leur avocat au Qatar a pourtant affirmé durant la procédure que les clients de HCW étaient «pour la plupart» connus personnellement des dirigeants de la société. Et qu’ils avaient subi des interviews, «à Genève et virtuellement», avant que leurs fonds soient acceptés.
Un conflit opposerait aujourd’hui l’ancien administrateur qatari de HCW et ses associés suisses. Le premier réclame des bonus impayés pour plus de 1,3 million de dollars. Les seconds l’accusent d’avoir dilapidé des fonds de clients au casino. Ce qui ne change rien au problème de départ: les deux Suisses et leur société doivent payer l’amende de 8,2 millions de dollars infligée au Qatar. Selon leur avocat genevois Olivier Péclard, les «modalités de règlement» font aujourd’hui l’objet de discussions avec les autorités qataries.
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