Le dollar se stabilisait en fin de séance jeudi face à l'euro, après un discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a dévoilé une modification majeure de sa politique monétaire.

Vers 19H15 GMT (21H15 à Paris), l'euro cédait 0,05% face au billet vert, à 1,1824 dollar, après avoir brièvement gagné jusqu'à 0,60% à 1,1901 dollar pendant l'intervention de Jerome Powell.

Ce dernier a annoncé jeudi, lors de la première journée de la réunion virtuelle des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming), un changement de politique de l'institution qu'il préside: la Fed laissera désormais l'inflation davantage augmenter pour permettre à l'économie de créer plus d'emplois.

Concrètement, les modifications apportées à la politique cadre de la Fed prévoient que l'inflation peut rester au-dessus de l'objectif de 2,0% "pendant un certain temps" avant que la Fed n'ait à agir en augmentant les taux d'intérêt.

"L'institution prend du recul par rapport à son objectif de stabilité des prix et se concentre sur l'emploi", a commenté Neil Wilson, analyste de Markets.com.

"La +nouvelle stratégie+ de la Fed pourrait la conduire à maintenir des taux quasi nuls plus longtemps encore qu'anticipé", a complété John Plassard, de Mirabaud, en évoquant quatre à cinq années.

"C'est un changement important mais il était anticipé par le marché depuis un certain temps", a toutefois ajouté M. Wilson, de quoi expliquer l'ampleur somme toute relative des mouvements de la paire euro-dollar.

Même son de cloche pour Erik Nelson de Wells Fargo: "le fait que le dollar se soit rapidement repris après son accès de faiblesse suggère que les marché des changes avait sans doute déjà intégré ce tournant dans la politique le Fed", a-t-il remarqué dans une note.

"Il faudrait sans doute des mesures encore plus drastiques pour que le dollar (qui a beaucoup baissé ces derniers mois, NDLR) se replie encore plus", a-t-il ajouté.

Outre la Banque centrale américaine, les investisseurs ont pris connaissance jeudi de la révision par le département du Commerce américain de son estimation de contraction du Produit intérieur brut pour le deuxième trimestre à -31,7% en rythme annualisé, contre -32,9% estimé précédemment.