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Les banques investissent de plus en plus dans la déforestation

02/09/2020
Source : Le Soir
Catégories: Economie/Forex

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Anne Vigna

Selon une étude, l’investissement bancaire a augmenté de 40 % dans les forêts tropicales depuis l’Accord de Paris.   Mais pas pour   les sauver, plutôt   pour les exploiter… 

Anne Vigna

Correspondante à Rio de Janeiro

C’est une étude gênante pour le secteur financier qui est publiée ce 1 er septembre. Alors que les forêts tropicales brûlent un peu partout sur la planète, une coalition d’ONG et d’instituts de recherche (1) pointe la responsabilité des banques dans la déforestation. L’étude de « Forests and Finance » a classé les banques selon leur activité dans les secteurs liés à la déforestation des trois principaux bassins forestiers tropicaux du monde : l’Amazonie brésilienne, l’Asie du Sud-Est, et l’Afrique (de l’Ouest et centrale).

« Nous avons débuté notre enquête en 2016 juste après la signature de l’Accord de Paris et la promesse d’un engagement mondial pour la préservation des forêts. Or nous constatons que le montant des crédits dans ces trois bassins a en réalité augmenté de 40 % depuis l’Accord de Paris », explique Merel van der Mark, coordinatrice de la coalition « Forests and Finance ».

Entre 2016 et avril 2020, les banques ont accordé un total de 154 milliards de dollars de crédits et investi 37 milliards de dollars dans des sociétés dont les activités nuisent à la forêt : exploitation du bois et du caoutchouc, pâturage pour le bétail, plantations de soja, pâte à papier et huile de palme.

L’Amazonie la plus touchée

C’est en Amazonie que l’argent coule le plus à flots. Un capital essentiellement brésilien, en partie subventionné par le gouvernement, et qui finance en tout premier lieu l’élevage de viande bovine. Ce secteur est justement responsable à 80 % de la déforestation en Amazonie et devient de plus en plus rentable, selon Paulo Barreto, chercheur à l’Institut scientifique Imazon : « En ce moment, nous avons une combinaison très défavorable, qui explique l’explosion de la déforestation et du crédit bancaire. Le prix de la viande de bœuf a augmenté de 58 % ces deux dernières années à cause du marché chinois toujours plus gourmand. Et nous avons un président qui veut exploiter l’Amazonie et a augmenté la mise à disposition du crédit rural pour les exploitants agricoles. »

Ainsi, en haut du classement, on trouve la banque semi-publique brésilienne Banco do Brasil avec 30 milliards de dollars de crédits accordés. En deuxième position, une autre banque brésilienne, privée cette fois, la banque Bradesco, avec 7,5 milliards de dollars. Enfin, la banque de développement économique brésilienne, la BNDES, a investi à hauteur de 3,8 milliards de dollars en Amazonie.

A noter également la participation importante des banques européennes : 6,3 milliards de dollars pour la banque néerlandaise Rabobank, 4,5 milliards pour Santander (Espagne) et 4,2 milliards pour BNP Paribas (France).

Huile de palme et caoutchouc

En Asie du Sud-Est, le secteur de l’huile de palme a concentré 82 % de tous les investissements dans la région et a reçu 29 milliards de dollars de crédits, en moins de quatre ans. Ces crédits viennent surtout des banques de la région (en particulier de Malaisie et d’Indonésie) et ont été dans l’immense majorité attribués aux géants indonésiens du secteur, « sans aucun critère écologique et social » selon la coalition.

Ce sont également des banques et des entreprises asiatiques qui exploitent les forêts de l’Afrique de l’Ouest et centrale pour en extraire le caoutchouc. Les plantations d’hévéa, qui appartiennent aussi à des groupes chinois, ont reçu 90 % des crédits accordés par des banques, essentiellement chinoises.


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