Au Nigeria, les devises étrangères ne seront plus allouées pour les importations de produits alimentaires et d’engrais. Cette décision annoncée le 10 septembre dernier par le président Muhammadu Buhari, vise à réduire la chute des réserves de change et limiter le déficit de la balance commerciale.

Au Nigeria, le président Muhammadu Buhari (photo) a ordonné le 10 septembre dernier à la Banque centrale (CBN) de couper l’accès aux devises étrangères pour les importations de produits alimentaires et d’engrais. L’information a été relayée par Bloomberg.

Cette démarche devrait permettre au pays de conserver ses réserves de change qui ont sérieusement baissé en raison de la chute des cours du pétrole, et de limiter le déficit commercial. La balance commerciale s’est notamment creusée à un record de 1,8 trillion de nairas (4,7 milliards $) sur le premier trimestre achevé en juin dernier.

L’annonce intervient après la décision prise en juillet dernier par la CBN de suspendre l’octroi des devises pour les importations de maïs dans le pays.

Elle s’inscrit en outre dans le cadre de la politique mise en œuvre depuis quelques années par le gouvernement et visant à réduire la facture des achats et augmenter la production agricole locale via des incitations fiscales et non fiscales.

Du côté de certains observateurs, on estime que la restriction des devises affectées aux importations pourrait encore renforcer l’inflation qui a déjà atteint 15,5 %, soit le niveau le plus élevé depuis deux ans.

Par ailleurs, d’autres analystes indiquent qu’il pourrait y avoir des dérogations à cette mesure en raison des récentes inondations ayant détruit des centaines de milliers d’hectares de maïs et de riz dans le nord du pays et engendré des pertes importantes de production.

Pour rappel, le Nigeria a importé 649 milliards de nairas (1,7 milliard $) de produits alimentaires et d’animaux vivants au premier trimestre 2020 selon des données officielles.