L’agence internationale de notation de crédit Fitch Ratings a annoncé, ce vendredi, l’abaissement de la note de défaut de l’émetteur à long terme en devises étrangères du Gabon, qui passe de « CCC » à « CCC- ». Cette décision est motivée par l’élargissement des déficits budgétaires et par l’accès de plus en plus limité du gouvernement gabonais aux marchés régionaux de la dette.

Dans un communiqué, Fitch explique que « les besoins de financement en monnaie locale nettement plus élevés et les tensions accrues sur les conditions de financement en monnaie locale expliquent l’écart entre les notes IDR en devises locales et étrangères ». L’agence souligne ainsi un environnement financier devenu plus contraignant pour l’État, tant sur le plan interne qu’externe.

Selon Fitch, l’appétit des investisseurs pour la dette publique gabonaise s’est fortement affaibli au second semestre de l’année. Cette évolution intervient dans un contexte marqué par une baisse progressive de la production pétrolière, principale source de revenus du pays, ainsi que par la mise en œuvre de programmes ambitieux d’investissement public. À cela s’ajoutent des risques d’endettement accrus, qui pèsent sur les perspectives économiques à moyen terme.

Ces inquiétudes font écho aux récentes analyses de la Banque mondiale, qui avait déjà averti que, malgré la transition politique en cours et un certain élan réformateur, la situation budgétaire du Gabon demeure fragile et exposée à des chocs macroéconomiques.

Fitch anticipe par ailleurs une hausse substantielle de la dette publique, laquelle devrait atteindre 80,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2025, conséquence directe d’une expansion budgétaire significative. Cette trajectoire renforce les préoccupations autour de la soutenabilité de la dette et de la capacité du pays à honorer ses engagements financiers.

Dans le même mouvement, l’agence a également abaissé la note IDR à long terme en monnaie locale, la faisant passer de « CCC » à « CC », confirmant ainsi la dégradation globale du profil de crédit du Gabon dans un environnement économique et financier de plus en plus contraint.