L’envolée lyrique du puissant acteur mondial du commerce électronique, de la finance en ligne et de la santé n’est plus du goût de Wang Qishan, le vice-président chinois, ni de Yi Gang, le gouverneur de la banque centrale, qui s’étaient tous deux exprimés à ce titre. Prenant conscience de sa dépendance envers ce conglomérat Pékin espère aujourd’hui que la population se détournera progressivement Jack Ma. « Nous savons tous que, quand vous empruntez 100 000 yuans [environ 13 000 euros], vous êtes terrifié par la banque. Quand vous empruntez 10 millions de yuans, vous et la banque êtes terrifiés. Quand vous empruntez 1 milliard de yuans, c’est vous qui terrifiez la banque. » cette menace à peine voilée que lançait Jack Ma, fondateur d’Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne le 24 octobre 2020, lors du Bund Summit de Shanghaï, un colloque rassemblant les sommités mondiales du secteur bancaire, risque de lui coûter gros. La collecte des données personnelles de ses clients et l’idylle avec le régime chinois a fait d’Alibaba un puissant acteur mondial du commerce électronique, de la finance en ligne et de la santé. Aujourd’hui, Pékin prend conscience de sa dépendance envers ce conglomérat qui fait trembler les banques. Il espère que la population se détournera progressivement de son fondateur, M. Jack Ma. Le 2 novembre, Jack Ma est convoqué à un entretien par le régulateur financier. Le mois suivant, une enquête est ouverte sur les pratiques commerciales du groupe, jugées anticoncurrentielles. Le milliardaire le plus célèbre du pays disparaît quatre-vingt-huit jours, ce qui laisse craindre une arrestation ou une fuite à l’étranger.