Le poumon économique du Nigeria compte au bas mot 21 millions d'habitants est appelé à grossir de 600 000 personnes par an d'ici 2050. Ce serait la sixième métropole à l’échelle mondiale selon les projections de la Banque mondiale.

« danfo » à Lagos, « trotro » à Accra, « gbaka » à Abidjan, sont des mini-bus colorés crachant des fumées noires de pollution, souvent déglingués et bondés, caractérisent à eux seuls les maux des villes africaines à la croissance exponentielle. En effet, la ville tentaculaire est marquée par de profondes inégalités entre ses quartiers d'hyper riches et son bidonville de Makoko qui s'étend sur la lagune. Il détient selon l'Organisation internationale des constructeurs automobiles (OICA), le record d'embouteillages : plus de trente heures passées en moyenne par semaine dans les bouchons.

Un rapport d'Okan Partners, société de conseil spécialisée sur l'Afrique, en partenariat avec l'Africa CEO Forum a souligné que dans ces grands centres, le continent souffre de «  congestion urbaine massive malgré un taux de motorisation encore faible, deux fois inférieur à l'Asie émergente et quatre fois à l'Amérique latine ».

Il faut dire que le manque de transports et d’infrastructures pénalise l’économie des agglomérations tentaculaires entrainant des pertes de compétitivité importantes, estimées par exemple à 1 milliard de dollars par an pour Nairobi. En réalité, les africains n’ont pas assez d’option pour se déplacer. Les transports publics sont trop chers et très insuffisants et surtout gérés par des petites entreprises privées. En Amérique latine, ils couvrent seulement 5% des trajets quotidiens contre 10 à 20 %. Aussi, la marvhe est utilisée pour 40 à 80 % des déplacements, par les plus pauvres, les nombreux vendeurs à la sauvette, mais souvent au péril de leur vie.