Le chercheur kényan David Ndii a publié le 20 décembre un article intitulé « l’expérience de croissance tirée par les infrastructures en Afrique s'essouffle. Il est temps de se concentrer sur l'agriculture ». Il a incité l’Afrique à se détourner du credo des bailleurs de ces deux dernières décennies en faveur du développement des infrastructures pour épouser celui de l’agriculture.

En 2010, la tendance a été lancée par une étude de la Banque mondiale qui a estimé les coûts économiques du déficit d'infrastructures de l'Afrique à 2,2 points de pourcentage de croissance du revenu par habitant par an. L’étude de Ndii a estimé que l'investissement nécessaire pour combler l'écart s'élèverait à environ $ 93 milliards par an de 2010 à 2020, soit près de $ 1 000 milliards en cumulé. A l’en croire, au cours des deux dernières décennies, les revenus moyens en Afrique ont bel et bien grimpé en moyenne de 40%. Mais, la tendance s’essouffle actuellement laissant place à une situation préoccupante d’endettement et ce, bien avant que la pandémie de la Covid ne soit déclenchée.

David Ndii pense que la véritable contrainte de l’Afrique en matière économique est sa faible productivité agricole, notamment en raison de la persistance de la petite agriculture. Pour lui, « le décollage économique de l'Afrique dépend d'une transformation agricole favorable aux pauvres ».