Depuis le 1er mars 2023, il est interdit d'appeler les consommateurs le samedi, en semaine avant 10 heures et entre 13 et 14 heures, et de composer un même numéro plus de quatre fois par mois. En effet, les français se déclarent excédés des appels téléphoniques qu’ils jugent invasifs. C’est ce qui conduit les pouvoirs publics à restreindre les possibilités de démarcher les Français par téléphone.

Après la mise en place du site antidémarchage Bloctel, après l'interdiction du démarchage sur la rénovation énergétique et sur le compte personnel de formation (CPF), le décret Naegelen vient restreindre les jours, les horaires et les fréquences des appels. Cette réglementation qui émane de l'Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) est applicable depuis le 1er janvier 2023 aux professionnels qui utilisent des « systèmes automatisés d'appels » permettant de réaliser un grand nombre de tentatives d'appels à l'heure voulue et d'organiser automatiquement les rappels.

Par ailleurs, les centres d'appels qui assurent cette prestation pour le compte de grands groupes (dans les télécoms et Internet, l'énergie, les assurances, la banque, la grande distribution, l'e-commerce, le tourisme…) sont les plus touchés dans cette décision. En réalité, ces prestataires de la relation client externalisée, qui réalisent un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros dans l'Hexagone, ont enregistré une croissance moyenne de 6,8 % par an sur le marché français entre 2017 et 2021. A en croire Eric Dadian, président de l'Association française de la relation client (AFRC), « ils ont réussi à garder le créneau d'appels jusqu'à 20 heures pour pouvoir joindre les personnes quand elles sont chez elles, mais les restrictions sur le nombre de sollicitations mensuelles vont freiner l'activité pour les appels sortants » (les appels « entrants » sont ceux que passent les consommateurs).