Les pays d'Afrique de l'Ouest membre de l'Union économique et monétaire ont de difficulté à lever des fonds sur le marché régional des capitaux. Les sources du marché financier estiment que les investisseurs exigent des taux d’intérêt plus élevés dans un contexte de resserrement des liquidités.

Le Sénégal, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont annulé ou reporté l'émission d'obligations au cours des dernières semaines et la Côte d'Ivoire n'a pas réussi à émettre de dette en monnaie locale en mars. Des sources pensent que l’incapacité à lever les fonds nécessaires sur le marché régional pourrait contraindre les États à rechercher d'autres sources de financement moins coûteuses, telles que le Fonds monétaire international (FMI) pour éviter les déficits budgétaires.

A en croire le directeur de la société de services financiers Majoris Financial Group, basée à Abidjan, Isidore Tanoe, « il y a actuellement une grave crise de liquidité pour les États sur le marché financier régional. Les taux d'intérêt proposés ne reflètent pas la réalité du marché ». Pour lui, les taux d’intérêt devraient se situer entre 6,5 % et 6,80 %, au lieu des 5,80 % à 5,95 % proposés par les gouvernements à l'heure actuelle. La Côte d'Ivoire, la plus grande économie de l'Union économique et monétaire ouest-africaine, n'a pas réussi à lever 85 milliards de francs CFA (142 millions de dollars) par le biais d'obligations émises à un taux d'intérêt d'environ 5,5 %. Selon le ministère des Finances, elle prévoit de lever 3 100 milliards de francs CFA pour financer son budget 2023, dont 2 500 milliards de francs CFA devraient provenir du marché régional.