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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreEn s’offrant les deux filiales de BNP Paribas, le dirigeant burkinabè de Vista Bank met un pied dans la zone Uemoa… et ne compte pas s’arrêter là.
D’où vient-il et où va-t-il ? Jusqu’à l’annonce de l’acquisition des filiales burkinabè et guinéenne de BNP Paribas par Vista Bank, Simon Tiemtoré, 46 ans, était peu connu des milieux financiers ouest-africains.
L’opération, pour laquelle il était en compétition avec le groupe financier du « serial entrepreneur » ivoirien Dossongui Koné, lequel a débloqué quelque 31 millions d’euros pour l’acquisition de la filiale malienne, révèle donc un nouvel acteur avec lequel il faudra désormais compter.
En jeu : la cession des 51 % de participation du géant français au capital de la Biciab au Burkina (4,2 milliards de F CFA de bénéfice en 2018) et de ses 55 % au capital de Bicigui, en Guinée, à Lilium Capital, holding qui contrôle Vista Bank. Cette dernière est déjà présente en Guinée, en Sierra Leone et en Gambie.
Un pied dans la zone franc
« C’est une bonne opération pour le vendeur. En regardant la structuration financière du dossier, qui prévoit un agrément unique, Simon Tiemtoré, en sa qualité de financier, mise sur le potentiel de la banque. En ajustant les moyens, le repreneur peut dégager rapidement des bénéfices de 5 à 7 milliards de F CFA », commente sous couvert de l’anonymat un cadre de BNP.
Selon nos informations, le montant de la transaction de la Biciab avoisinerait les 33 millions d’euros, celui de Bicigui restant lui inconnu.
Pour financer cette opération, Vista Group est accompagné par Afreximbank, qui a structuré le montage financier de la transaction – initialement prévue à hauteur de 103 millions de dollars pour la prise de contrôle des filiales malienne (reprise finalement par Dossongui Koné), ainsi que guinéenne et burkinabè.
« L’accord pour la reprise des filiales de BNP Paribas permet à Vista Bank d’entrer dans l’espace Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Nous allons créer un holding bancaire à Ouagadougou pour servir de siège aux nouvelles entités et surtout de point d’expansion dans la zone franc », explique une source proche de l’entrepreneur burkinabè.
En lice au Togo
Diplômé en droit à l’université de Ouagadougou, de l’American University et de la New York University School of Law, le dirigeant a d’abord exercé comme avocat avant de se tourner vers la finance et de cofonder Lilium Capital, avec lequel il rachètera en 2015 la banque gambienne First International Banking Group, rebaptisée Vista Bank Group.
Depuis, il a tenté sans succès de racheter la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie et la Banque commerciale du Burkina, détenue à parts égales par l’État burkinabè et le Foreign Libyan Fund.
Lilium Capital reste toutefois en lice pour la cession de l’Union togolaise des banques, pour lequel Lomé réclame de 26,7 millions d’euros et la reprise de 38 millions d’euros de dettes. Un dossier dans lequel « Vista Bank est positionnée », confirme notre source.
Digitalisation
Pour se faire une place dans le secteur bancaire ouest-africain dominé par les groupes marocains Attijariwafa Bank et Bank of Africa ou les panafricains Ecobank et Oragroup, Vista Bank met en avant ses services de banques digitales.
« Nous voulons faire partie des deux premières banques dans chacun de nos pays de présence grâce à nos offres de services innovants. Face au faible taux de bancarisation en Afrique de l’Ouest (moins de 10 %), il y a une marge de manœuvre », avant l’entrourage du patron de Lilium.
« L’enjeu pour ce nouvel entrant, peu connu, sera de bien capitaliser les banques pour la production de crédits. Au Burkina, la bataille se mène souvent sur l’innovation et l’agilité dans l’octroi de crédit aux PME notamment dans le commerce et l’agriculture », décrypte un connaisseur.
Les derniers bastions de BNP en Afrique
Encore dans l’escarcelle du groupe français, la Bicici, filiale ivoirienne, a annoncé une perte de 3,6 milliards de francs CFA (5,5 millions d’euros) l’an dernier, après avoir réalisé un bénéfice net de 9,8 milliards un an plus tôt. Dans le même temps, son produit net bancaire s’est contracté de 5,8 % à 45,9 milliards de francs CFA.
Outre la Bicici, BNP Paribas conserve aussi ses filiales sénégalaise et marocaine, derniers bastions africains du géant français après son retrait successif de la Tunisie, du Mali et du Gabon.
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