Marché de changes

Le changement de ton inattendu de la Réserve fédérale sur l'évolution de sa politique monétaire a eu pour effet une nette remontée des rendements obligataires, au détriment des actions, tout en profitant au dollar. Le dollar reste le principal bénéficiaire du nouveau discours de la Fed. A mesure que l'échéance approche, l'euro, à 1,1950 dollar, va suivre davantage la courbe des sondages et de la popularité d'Emmanuel Macron. La volatilité de l'euro remontera. Les investisseurs ont déjà commencé à mettre en œuvre des stratégies de couverture contre la chute de la devise européenne et la hausse de sa volatilité en avril et mai prochain. Les incertitudes sur l'euro profiteraient au yen et au franc suisse, des devises refuges, ainsi qu'au dollar.

Cryptomonaie

Le bitcoin réagissait une nouvelle fois à un commentaire du patron de Tesla, Elon Musk, sur Twitter. L'excentrique milliardaire, qui avait fait chuter le cours de la cryptomonnaie le mois dernier en annonçant que son groupe n'accepterait plus les paiements en bitcoin, a affirmé dimanche qu'il pourrait revenir sur sa décision lorsqu'il sera confirmé que les mineurs (de bitcoin) utilisent une quantité raisonnable d'énergie propre (environ 50%). Ainsi, après avoir déjà grimpé de 9% dimanche, le bitcoin continuait de monter, gagnant 1,53% à 39.861,87 dollars. Il est monté jusqu'à 41.020,30 dollars.

Marché monétaire

Dans le cadre de la relance de son économie post-Covid-19, le Togo a encore levé 27,5 milliards FCFA sur le marché financier régional.  Le montant global des soumissions a dépassé 61 milliards. L’adjudication a permis de lever 27,5 milliards, soit un taux de couverture de plus de 245%. L’opération a une maturité de 84 mois, soit 7 ans, d’après la même source qui précise par ailleurs que les titres émis, sont assortis d’un taux d’intérêt annuel de 5,98%. Egalement, la Côte d’Ivoire au titre de son émission simultanée de bons et d’obligations de relance (ORD) du Trésor de maturité 182 jours et 3 ans, a levé un montant de 65 milliards de FCFA. Après adjudication, l’agence UMOA-Titres a répertorié 153,555 milliards de FCFA de soumissions globales provenant des investisseurs sur un montant mis en adjudication par l’émetteur de 65 milliards de FCFA. Ce qui donne un taux de couverture du montant mis en adjudication de 236,24%. La première sortie du Mali sur le marché financier régional depuis l’investiture d’Assimi Goïta a été une bouffée d’oxygène, alors que l’incertitude politique et sécuritaire persiste. L’émission de bons assimilables du Trésor a permis au pays de lever 46 milliards FCFA. Cette sortie porte à 420 milliards FCFA le montant total levé sur le marché des titres publics par le Mali depuis le début de cette année, soit 135 milliards FCFA de bons assimilables du Trésor (maturité moins d’un an) et de 284,8 milliards FCFA d’obligations assimilables du Trésor (plus d’un an de maturité).

Marché boursier

La valeur totale des transactions de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) est toujours en hausse. Elle s’établit à 1,828 milliards FCFA contre 403,091 millions FCFA la veille. La capitalisation boursière du marché des actions se situe à 4 828,578 milliards FCFA contre 4819,392 milliards FCFA précédemment, soit une hausse de 59,186 milliards FCFA. Celle du marché obligataire s’est située à 6647,752 milliards FCFA contre 6658,549 milliards FCFA la veille, soit une baisse de 10,797 milliards FCFA.    

Matières premières

Le pétrole affaibli par un dollar ragaillardi.  La vigueur du dollar favorise un repli des cours du pétrole, après les plus hauts de plus de deux ans atteints mercredi en réaction à la forte baisse des stocks de brut aux Etats-Unis, même si la vigueur de la demande limite la baisse.

La filière cacao, principale culture d’exportation du Ghana a le vent en poupe. Alors que le pays a traversé d’importantes turbulences ces dernières campagnes, tous les indicateurs sont dans le vert pour la filière cacao. Selon les dernières données relayées par le Conseil ghanéen du cacao (Cocobod), le volume de fèves livré à la Cocoa Marketing Company s’est chiffré à 924 385 tonnes au 27 mai dernier. Il s’agit d’un stock en hausse de 25 % par rapport à celui de l’année dernière à la même période (737 783 tonnes).

Au Togo, le nouvel actionnaire de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT), Olam, s’est engagé à produire 225 000 t de coton graine d’ici 2025. La production 2020-2021 du pays s’est chiffrée à 66 000 tonnes.

Entreprises

Le groupe fondé par le Kenyan Kennedy Njoroge et le Nigérian Bolaji Akinboro vient d'achever la constitution de sa filiale Cellulant Morocco à Casablanca. Celle-ci est dirigée par Meriem Belkaid, qui avait rejoint le groupe il y a deux ans pour préparer cette implantation. Cellulant s'est taillé une solide place dans le paysage du mobile money africain via sa plateforme de gestion des transactions Tingg. De son côté, Total Sénégal a connu une augmentation de sa marge d’exploitation, malgré une baisse de ses ventes en 2020. Il affiche la deuxième plus importante progression pour un titre coté sur le marché financier sous-régional, en ce début de semaine, après la progression de 7,5% affichée par Crown Siem CI. Cette résilience a été rendue possible par des éléments hors activités, et l’année 2021 a débuté dans la difficulté. La performance fait suite à l'annonce d'un dividende par action de 223,6 FCFA qui sera payé au plus tard le 30 juillet prochain.

Banques et Assurances

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya a signé un décret habilitant le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, à signer un accord de crédit d’un montant de 54,1 milliards de FCFA avec l’Association internationale de développement (IDA), l’un des guichets de la Banque mondiale. Ce nouveau prêt de la Banque mondiale vise à financer les politiques de développement du pays. Il va contribuer à augmenter l’encours de la dette du Cameroun auprès de la Banque mondiale, bailleur de fonds qui est déjà le plus gros pourvoyeur des financements au Cameroun au niveau multilatéral. L’institution de Bretton woods a aussi approuvé un financement de 200 millions de dollars pour aider le Bénin à améliorer l'accès aux services d'électricité. Ainsi, 150 000 ménages, 1 000 Petites et moyennes entreprises (Pme) et 500 services publics de base seront raccordés. Ce projet soutiendra la mise en œuvre des réformes clés de la stratégie d'électrification du Bénin, en complément au Projet d’Amélioration des Services Energétiques de 60 millions de dollars en cours. La Banque octroie également un financement de 465 millions de dollars aux pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) qui vont étendre l'accès au réseau électrique à plus d'un million de personnes, en améliorer la stabilité pour 3,5 autres millions d'habitants et accroître l'intégration des énergies renouvelables dans le système d'échanges d'énergie électrique ouest-africain (Eeeoa). Selon un communiqué de presse de la Banque mondiale, le nouveau projet régional d'accès à l'électricité et de stockage de l'énergie par batteries permettra d'augmenter les raccordements au réseau dans les zones fragiles du Sahel, renforcer les capacités de l'Autorité de régulation régionale du secteur de l'électricité de la Cedeao (Arrec) et améliorer l'exploitation du réseau de l'Eeeao grâce à une infrastructure de stockage de l'énergie par batteries.

La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) accorde un prêt de 30 milliards FCFA à l’Etat burkinabé pour la construction et le bitumage de la route régionale n°11 (RR11) Kolinka-Fara-Poura Carrefour au Bukina Faso. Le financement de ce projet a été approuvé au cours de la 123ème session du Conseil d’Administration de la BOAD qui s’est tenue au mois de mai 2021.

A l’issue de la deuxième réunion ordinaire au titre de l'année 2021, la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente, ainsi que les facteurs de risque pouvant affecter les perspectives à moyen terme d'inflation et de croissance économique dans l'Union. Examinant la conjoncture interne, le Comité a relevé un raffermissement de la reprise de l'activité économique dans l'UEMOA au premier trimestre 2021, avec un taux de croissance du PIB réel de 3,2%, en rythme annuel, après 1,8% au trimestre précédent.

Au titre de l’exercice 2020, la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de Côte d’Ivoire (BICICI) versera à ses actionnaires, un dividende net global de 810 millions FCFA. L’annonce a été faite par les dirigeants de cet établissement bancaire basé à Abidjan. Selon le Conseil d’Administration de la BICICI les ressources collectées par cet établissement bancaire s’étaient élevées à 716 milliards de FCFA, les créances de la banque sur sa  clientèle s’étaient élevées à 482 milliards de FCFA, le produit net bancaire a légèrement baissé se situant à 45,315 milliards de FCFA tandis que le résultat brut d’exploitation s’est établi à 10,190 milliards.

Dans une note de conjoncture, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) relève que le montant total des nouveaux prêts mis en place au cours de ce semestre s’est situé à 3 009 milliards de FCFA en baisse de 17,98% par rapport à celui du semestre précédent qui était de 3 668 milliards et en diminution de 20,78 % par rapport au premier semestre 2019. La situation d’ensemble dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) au premier semestre 2020 est marquée par une tendance baissière de l’offre de crédit observée depuis le second semestre 2018, rapporte la Banque centrale.

Gouvernance

L’évaluation des cinq paramètres, à savoir : le climat des affaires, les performances macroéconomiques, la gestion des finances publiques, la solidité du système financier et le risque sociopolitique classe la Côte d’ivoire globalement stable. L’agence de notation des performances économiques, Bloomfield investment a rendu publique ses notes de 2021 sur la Côte d’ivoire. Les finances publiques ivoiriennes ont été fortement éprouvées au cours de l’année 2020 par l’impact négatif de la pandémie de covid-19. Le déficit budgétaire s’en est ainsi retrouvé aggravé, passant de 2,3% du PIB en 2019 à 5,6% du PIB en 2020. Mais, pour l’année 2021, les autorités anticipent une amélioration du déficit, grâce entre autres à la poursuite des réformes engagées en matière de gestion des finances publiques.

Du côté du Bénin, le ministre d’Etat chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, n’est plus gouverneur de la Banque mondiale pour le Bénin. Désormais, c’est son collègue de l’économie et des finances, Romuald Wadagni qui le remplace à ce poste. C’est la conséquence de la composition du premier gouvernement du second mandat de Patrice Talon à la tête du Bénin. En dehors de la Banque mondiale, Abdoulaye Bio Tchané laisse sa place dans plusieurs autres instances financières, comme la Banque islamique de développement (BID).

Croissance régionale

Sur le 1er trimestre 2021, la croissance de l’UEMOA s’est élevée à 3,1% en rythme annuel, après 1,8% au quatrième trimestre 2020. Lors de sa réunion du Comité de politique monétaire de la semaine dernière, la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) annonce un rebond de l’activité qui devrait conduire à une croissance de 5,6% sur 2021. Toutefois, l’indice des prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’union a grimpé de 19,4% au 1er trimestre après une hausse de 11,2% au trimestre précédent. La facture alimentaire en Afrique va augmenter dangereusement.

La Fondation Mo Ibrahim a récemment publié le rapport intitulé «Un an de COVID-19 en Afrique : impacts et perspectives» qui met en lumière les vulnérabilités structurelles révélées par la pandémie et souligne l’importance pour le continent de définir un modèle de croissance plus autonome. Le Rapport démontre notamment que l’impact de la pandémie sur le continent africain a été particulièrement sévère sur les plans économique et social, que cette crise a mis en exergue les vulnérabilités structurelles des systèmes sanitaires et du modèle de croissance économique du continent, et qu’il faut donc saisir l’opportunité de reconstruire sur les bases d’un modèle rénové.

Le nouveau président de la commission de l’Uemoa Abdoulaye Diop effectue sa première visite au Niger ainsi qu’au Togo. À l’issue des entretiens avec les Chefs d’États, le haut fonctionnaire a déclaré être parti pour remercier les présidents d’avoir soutenu sa nomination. Ce fut l’occasion pour dire « mon engagement et ma disponibilité à tout mettre en œuvre pour mener à bien la mission qui est la nôtre… Nous avons évoqué des sujets importants qui concernent l’Union et le fonctionnement de la Commission», a signifié Abdoulaye Diop.

Lors de leur sommet, les pays membres du G7 ont lancé un plan d'investissement de taille au profit du secteur privé africain. Les Institutions de financement du développement (IFD) des pays du G7, la Société financière internationale (SFI), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont annoncé la mobilisation 80 milliards de dollars au profit du secteur privé au cours des cinq prochaines années pour soutenir une reprise économique et une croissance durable en Afrique.