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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreLa révolution digitale constitue l'une des plus grandes mutations de notre époque, a déclaré mercredi dernier
à Rabat le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, soulignant qu'elle transforme de manière progressive
mais profonde les processus de production et l'organisation des marchés et des échanges.
«La digitalisation des services, l'ubérisation de l'économie, et les multiples risques de la cybercriminalité,
entre autres, posent des défis d'une complexité sans précédent en matière de régulation», a toutefois
concédé le responsable de la régulation du système bancaire.
Les défis induits par la digitalisation sont tels que « réguler les industries et les services émergents nécessite
une approche qui allie la souplesse indispensable, pour permettre leur éclosion et leur développement, à la
rigueur nécessaire pour éviter tout dérapage et minimiser les effets néfastes sur les consommateurs, l'activité
et la stabilité économique », a-t-il expliqué lors d'une rencontre internationale placée sous le thème : « Les
politiques et droit de la concurrence : expériences nationales et partenariat international ».
Le gouverneur de la Banque centrale du Royaume du Maroc, qui est intervenu à cette rencontre de deux
jours, organisée à l'initiative du Conseil de la concurrence et à laquelle ont pris part d'éminents experts venus
du Maroc et de l'étranger, a relevé, à titre d'exemple, que « l'essor que connaissent la production de la
donnée et son utilisation pour créer de la valeur ajoutée pose de nombreux défis en termes de concurrence
et de protection des informations à caractère personnel».
Ainsi que l'a fait remarquer Abdellatif Jouahri, certains des défis induits par la production de la donnée sont «
parfois même d'ordre politique comme l'illustre le cas de FacebookCambridge Analytica », indiquant, en
outre, que le développement des médias sociaux, le fléau des fake news et leurs impacts politiques, sociaux
et économiques sont également une autre illustration des implications de la révolution digitale et des défis
qu'elle engendre en matière de régulation.
L'autre exemple de la difficulté qu'ont les autorités nationales et même les institutions internationales à définir
une approche appropriée pour appréhender toutes les conséquences des innovations technologiques se
ressent dans « la perplexité et l'hésitation devant l'approche à adopter face au développement des
crypto-actifs et de la monnaie digitale », a-t-il poursuivi.
Il est à souligner que dans le domaine financier, Abdellatif Jouahri a fait savoir qu'« outre les implications de
la digitalisation, la multiplication des difficultés dans le sillage de la crise financière de 2008 a conduit à un
resserrement sans précédent de la régulation bancaire ».
Si la résurgence des difficultés économiques et l'atonie du crédit bancaire plaident pour son assouplissement,
afin de redonner vigueur à la demande et à la croissance, force est de constater que les appels se
multipliaient pour la poursuite de ce resserrement.
Pour le gouverneur de la Banque centrale, la situation est telle que les régulateurs doivent s'accorder pour
trouver et surtout préserver « un équilibre difficile et souvent fragile entre le durcissement des règles
prudentielles pour la stabilité, primordiale au demeurant, du système bancaire et financier et leur
assouplissement pour faciliter davantage le financement et contribuer à la relance de l'économie ».
D'autant plus que le développement de la Fintech et les exigences en matière de lutte contre le changement
climatique, ainsi que celles de plus en plus renforcées pour combattre le financement du terrorisme et le
blanchiment des capitaux compliquent davantage la mission des régulateurs, a-t-il rappelé.
Dans ce cas, et quand bien même cela se traduirait par un véritable déluge réglementaire auquel fait face le
secteur financier, Abdellatif Jouahri pense que le véritable défi pour les systèmes financiers des pays
émergents et en développement consistera à « assurer la conformité avec les standards internationaux tels
que ceux du GAFI ou encore ceux imposés par certaines grandes économies, tel que la loi américaine
FATCA ».
Pour un pays comme le Maroc, qui aspire à l'émergence par une plus grande ouverture et une plus large
insertion dans les chaînes de valeur mondiales, « cette conformité est une nécessité qui requiert des efforts
et des arbitrages souvent difficiles pour les autorités de régulation », a-t-il souligné.
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