Le 17 octobre 2025, S&P Global Ratings a placé sous surveillance avec implications négatives les notes de crédit souveraines à long et à court terme « B-/B » en monnaie locale et étrangère de Madagascar.

« Nous pensons que l'incertitude politique entravera la prise de décision et la mise en œuvre des réformes à court terme, ce qui pèsera sur l'investissement, la croissance et la consolidation budgétaire, et possiblement sur le service de la dette », a déclaré l'agence de notation.

Le colonel Michael Randrianirina, auteur du coup d'État, a prêté serment en tant que président vendredi, quelques jours après avoir pris le contrôle de Madagascar à la suite de manifestations menées par la jeunesse qui ont contraint son prédécesseur, Andry Rajoelina, à quitter le pouvoir. Ce dernier a été destitué par les parlementaires après avoir fui à l'étranger durant le week-end.

S&P a indiqué qu'elle pourrait retirer la notation de Madagascar de la surveillance négative si la transition se déroule sans heurts, si la continuité administrative est assurée et si l'accès au financement officiel est maintenu, tout en honorant les obligations de dette commerciale.

L'agence a également revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB réel pour Madagascar, à une moyenne de 3,0 % sur 2025-2026, contre 4,1 % précédemment, et prévoit désormais un déficit budgétaire moyen de 5,3 % du PIB sur la même période, contre 4,3 % dans le scénario antérieur.

« À notre avis, le soutien des bailleurs de fonds est essentiel pour la mise en oeuvre des réformes et l'accès à des financements à moindre coût », a ajouté S&P.

Entre son indépendance en 1960 et 2020, le PIB par habitant de Madagascar a chuté de près de moitié, selon la Banque mondiale, faisant du pays l'une des rares nations à s'être appauvrie sur cette période.