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L’Afrique centrale boucle 3,8 milliards de financement à Paris

17/11/2020
Source : Le Figaro Premium
Catégories: Economie/Forex

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La Cemac a organisé une table ronde entre investisseurs et bailleurs pour financer onze projets d’infrastructures.

Malgré la pandémie et le confinement imposé en France, une importante délégation ministérielle venue d’Afrique centrale était à Paris, lundi et mardi. La France a accueilli la table ronde organisée par la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) auprès d’investisseurs, partenaires institutionnels et bailleurs, dont la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale. Plus de 400 personnes ont participé, dont 60 sur place.

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L’enjeu, de taille, était de réunir 4 milliards d’euros pour financer onze projets d’investissement intégrateurs sur une période de cinq ans. Une enveloppe de 709 millions était déjà assurée. «Nous espérions 3,3 milliards, nous sommes à 3,8 milliards de dollars», se félicite Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du comité de pilotage des réformes économiques de la Cemac. Gilbert Ondongo, président de ce comité et ministre de l’Économie de la République du Congo, a souligné le «paradoxe» entre le déficit annuel de 100 milliards de dollars évalué par la BAD pour les infrastructures en Afrique et les montants records accumulés dans le système financier mondial.

Il a dressé un sombre tableau de la sous-région, durement impactée par la crise de Covid, qui «met l’économie à rude épreuve» et «efface les gains d’assainissement financier». En cause, la forte chute des prix du pétrole, dont les pays sont très dépendants. La région, qui pouvait prétendre cette année à 3 % de croissance avant la pandémie, devrait subir une chute de PIB de 2 % à 4 %. Malgré ses «immenses ressources naturelles» (forêts du bassin du Congo, hydrocarbures, hydraulique, minerais…), pointe Fortunato Ofa Mbo Nchama, président de la Banque de développement d’Afrique centrale, la région est «la moins intégrée et la moins développée d’Afrique», très en retard sur les infrastructures de base (eau, électricité, éducation…).

Université commune

Sur les onze projets regroupés en quatre axes prioritaires, cinq concernent des infrastructures de transport, routes et ponts. Trois portent sur la production et l’interconnexion de réseaux électriques et de communication. La construction de deux ports secs (plateformes logistiques) à Beloko, en République centrafricaine, et à Dolisie, au Gabon, contribuera au marché commun. La Cemac espère ainsi doper les échanges de 30 %. Il est aussi prévu de créer une université commune Cameroun-Congo pour un montant de 4,5 millions d’euros.

Trois projets - ports secs, barrage hydroélectrique et fibre optique - feront l’objet de partenariats public-privé (PPP). Les autres seront financés sur des prêts à taux concessionnels «au regard de la capacité d’endettement de chaque État, précise Michel-Cyr Djiena Wembou, qui vante «une approche régionale». Ainsi, pour la construction d’une route transnationale, les pays moins endettés pourront supporter une part plus importante du prêt. Le gouverneur de la Banque des États d’Afrique centrale s’est voulu rassurant sur le critère clé de soutenabilité de la dette. «Les pays de la région sont sous programme FMI et vont entrer dans une deuxième phase liée à la diversification des économies et une meilleure gestion des finances publiques», explique-t-il.

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Dans la salle, à Paris, les observations du secteur privé reviennent en boucle sur les besoins de clarification des montages en PPP. «Qui seront les maîtres d’ouvrage? Y aura-t-il des appels d’offres?», interroge Charles-Henri Malecot, directeur général du fonds d’investissement Stoa Infra & Énergie. «Il faut prendre en compte le critère de qualité et pas seulement de prix», interpelle Étienne Giros, du Conseil français des investisseurs en Afrique, qui alerte aussi sur un frein récurrent, les arriérés de paiement. 


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