L’espérance de rentabilité des néobanques risque d’être reportée l’an prochain, souligne la dernière étude de Syrtal Cards.

La crise du Covid-19 n’épargnera aucun acteur financier. «Dans le lot, il y aura les bons et les moins bons élèves : ceux qui sortiront plus fort de cette tempête et ceux qui en seront plus impactés», déclare à L’Agefi Angelo Caci, directeur de Syrtals Cards & Beyond, qui publie la 4e édition de son étude mondiale sur les néobanques. 

Selon le bureau de conseil, la crise sanitaire a joué plusieurs rôles : «révélation, accélération, précipitation et mutation pour les acteurs en lice de tous les camps. Face à une situation inédite et à la tempête qui l’accompagne, un processus de sélection est inévitable. En 2021, on devrait s’approcher de l’heure de vérité», estime l’expert. Et si quelques acteurs sont déjà rentables comme la banque en ligne française Nickel, la banque en ligne russe Tinkoff ou encore PayTM Bank en Inde, «majoritairement et compte tenu du contexte de pandémie, l’espérance de rentabilité risque d’être reportée», souligne le directeur de Syrtals Cards. 

Et cela même si certaines néobanques ont modifié leur modèle économique, en migrant plus rapidement vers des modèles payants, «puisque l’ère de la gratuité ne peut pas permettre d’assurer la pérennité de leur développement», ajoute Angelo Caci. L’année 2020 a par ailleurs vu émerger de nouvelles tendances, ciblant mieux les besoins de certains utilisateurs : des offres «green» (Flow, Green Got), pour les «sous-bancarisés» (Bambu, Remitly) ou encore les offres «teen-banking» pour adolescents (Vybe en France, Copper aux Etats-Unis)

Autre fait marquant cette année, les géants du web ont confirmé leur appétence à se lancer dans l’arène des services financiers. Au delà de la montée en puissance des acteurs chinois comme Ant Group et Tencent, les américains n’ont pas dit leur dernier mot : Facebook poursuit son initiative dans les cryptomonnaies avec son projet Libra et Google va  lancer des offres de comptes bancaires à partir de 2021. «Google rode autour des services financiers depuis bien longtemps. Le remodelage de Google Pay et l’arrivée du compte Google Plex ne constituent donc pas une surprise, c’est un continuum», estime Angelo Caci. «Cela ne veut pas dire que cette nouvelle offre bancaire va avoir un succès fracassant. C’est une menace et une épine supplémentaires pour les acteurs en place. Il n’est pas exclu que d’autres lui emboîtent le pas», conclut-il.