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Le succès du kényan M-Kopa, qui s'est lancé au début des années 2010, a fait des émules. Un mouvement
de consolidation du secteur commence à se dessiner.
Les nouveaux acteurs du kit solaire se sont bousculés sur les marchés africains ces dernières années. Le
premier à se lancer, au début des années 2010, était le kényan M-Kopa. C'est lui qui a inventé le modèle
utilisé par la plupart de ces entreprises : un kit solaire avec des panneaux sur le toit d'une habitation, relié à
une batterie. Et un système de paiement par mobile, qui permet de débloquer l'accès à l'électricité pour une
période de quelques jours.
Certaines de ces start-up ont levé des fonds importants, à l'instar de M-Kopa, qui a réuni un total de 161,8
millions de dollars, Zola Electric, financé à hauteur de 239 millions de dollars, ou encore Bboxx, qui a reçu
165 millions de dollars.
Ces sommes sont particulièrement significatives sur un continent où les start-up n'ont récolté que 2 milliards
de dollars en 2019, selon Partech.
« Ce sont des modèles qui arrivent à lever de l'argent facilement, notamment parce qu'ils plaisent beaucoup
aux fonds d'impact, et ce sont des fonds disponibles », indique Marième Diop, investisseuse chez Orange
Digital Ventures. Elles sont cependant très loin de répondre aux besoins d'un continent gigantesque,
largement privé d'électricité.
Un achat à crédit
Si elles ont besoin de fonds, c'est que le modèle d'affaires de ces jeunes pousses est généralement basé sur
le crédit, car les populations visées n'ont pas les moyens d'acquérir le hardware, ce qui provoque un
décalage de trésorerie. Certains acteurs, dopés aux capitaux pendant leur phase de croissance, ne sont
ainsi pas parvenus à développer un modèle durable. C'est le cas par exemple de Mobisol. La start-up
berlinoise, créée en 2011, a fait faillite en juin dernier. Son échec s'explique à la fois par une masse salariale
trop élevée et un matériel haut de gamme, hors d'atteinte pour une partie de la population, selon les
fondateurs de Qotto, Fabrice de Gaudemar et Jean-Baptiste Lenoir.
Ces start-up, créées en Europe, en Amérique ou en Afrique, intéressent de plus en plus les grands groupes
français de l'énergie. Après sa faillite, Mobisol a ainsi été racheté par Engie en septembre dernier. Le groupe
gazier français dirigé par Isabelle Kocher affiche régulièrement son intention de devenir un leader mondial de
la transition énergétique.
De son côté, EDF a choisi de miser sur des partenariats avec des entreprises locales, sans forcément en
faire l'acquisition, explique sa directrice Afrique et Moyen-Orient, Valérie Levkov. L'électricien a néanmoins
acquis 50 % de la start-up Bboxx Togo en 2018.
Déjà très présente en Afrique de l'Est, au Rwanda, au Kenya et en République démocratique du Congo, la
jeune entreprise souhaite se développer en Afrique de l'Ouest. L'électricien a aussi investi dans Zola
Electric, présent au Ghana, au Nigeria, au Rwanda et en Tanzanie, aux côtés de l'américain Off Grid Electric.
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