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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreLa directrice générale adjointe de l’Anader lève un coin du voile sur les dispositions prises par la structure technique d’appui conseil agricole, pour faire face au Covid-19. La pandémie du Covid-19 est une réalité en Côte d’Ivoire, comment affecte-t-elle les activités de votre institution ?
Le Covid-19 n’épargne aucun secteur d’activités et aucune structure en Côte d’Ivoire. L’Anader est donc concernée par cette crise. Entreprise citoyenne, elle a le devoir de respecter les mesures de lutte édictées par le gouvernement. Un certain nombre de mesures de protection pour assurer la santé des travailleurs et des bénéficiaires de nos actions ont été prises tant au niveau du siège que dans les différentes Directions régionales et nos zones. Le comité de crise a dans un premier temps opté pour un système de travail en alternance afin de réduire au maximum le nombre d’Agents présents dans les locaux de l’entreprise. Certains bureaux ont même été réaménagés afin de respecter la distanciation sociale. Actuellement, nos équipes sont à pied d’œuvre pour permettre aux travailleurs de s’approprier le télétravail conformément à la décision du gouvernement ivoirien. Au niveau de nos activités d’appui conseil agricole envers les producteurs et leurs organisations, des dispositions ont été prises en termes de nombres de participants aux sessions de formation, aux outils de vulgarisation, du respect de la distanciation sociale, du lavage des mains. Au niveau de la collaboration avec nos partenaires, les occasions de rencontre se sont raréfiées. Les échanges virtuels sont privilégiés quand cela est possible. Certains de nos partenaires ont décidé la suspension des activités dans le contexte sanitaire actuel. Ce que nous respectons.
Quelles sont les menaces réelles qui planent sur le monde agricole qui constitue votre champ d’intervention ?
Les menaces qui planent sur le monde agricole sont de trois ordres : la santé communautaire, la baisse de la production et les difficultés de commercialisation des productions du fait de la baisse de la demande. En ce qui concerne la santé communautaire, il est à craindre que les mesures édictées par le gouvernement ne soient pas appliquées avec rigueur ; ce qui aura pour conséquence de faciliter la propagation du virus en milieu rural. La baisse de la production agricole serait une conséquence de la baisse des capacités de production des producteurs, de l’appui conseil et du suivi des activités agricoles consécutives à la crise du Covid19. Cette baisse de la production assortie de difficultés de commercialisation impacterait les revenus des producteurs et le niveau de la sécurité alimentaire.
Y a-t-il, selon vous, des dangers sur les prévisions de récoltes sur les grandes spéculations agricoles du pays notamment le café, le cacao, le coton, l’anacarde, etc.? Si oui, quelles pourraient être les répercussions sur l’économie ivoirienne, en général et le bien-être des producteurs villageois, en particulier ?
L’évaluation des prévisions de récoltes des grandes spéculations que sont le café, le cacao, l’anacarde et le coton relève du Conseil café-cacao et du Conseil du coton et de l’anacarde. Toutefois, en tant que structure technique d’appui conseil agricole, l’Anader estime que si des actions vigoureuses d’informations et de sensibilisations ne sont pas prises et que le virus se propage en milieu rural, ce serait néfaste pour le pays en terme de baisse de recettes d’exportation, de baisse de productions vivrières avec pour conséquence une menace sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Comment l’Anader s’organise-t-elle pour faire face à la pandémie du Covid-19 ?
Afin de lutter efficacement contre la maladie à coronavirus, l’Anader a mis en place dès le début de cette épidémie, un comité de crise qui se réunit une fois par semaine pour faire le point sur la situation au siège et dans les régions. Ce comité a édicté un certain nombre de mesure de protection pour assurer la santé des travailleurs tant au niveau du siège que dans les différentes Directions régionales. Parmi ces mesures, nous pouvons citer, entre autres, la formation et l’information du personnel sur la maladie par le médecin d’entreprise au siège et dans les autres Directions régionales par les médecins partenaires, la mise en place des points de lavage de mains sur nos sites, la mise à disposition de masques et de gels aux agents, la réglementation des ateliers et outils de vulgarisation sur le terrain, la diffusion des mesures-barrières au travers des affiches... L’utilisation des visioconférences est privilégiée au détriment des contacts directs.
Vous avez mis en place un dispositif de plus de 1100 agents de terrain repartis dans les hameaux et villages, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Qu’est-ce qu’ils y font exactement ?
N’oubliez pas que l’Anader est, en milieu rural, le bras séculier du ministère de l’Agriculture et du Développement rural et celui des Ressources animales et Halieutiques, et donc de l’Etat de Côte d’Ivoire. A ce titre, et dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, nous diffusons et amplifions les mesures-barrières édictées par l’Etat en milieu rural en vue d’empêcher la propagation de la maladie. L’Anader a conduit plusieurs campagnes de sensibilisation et d’information dans plusieurs localités du pays. Par ailleurs, l’Agence a fait du Covid-19 et des mesures-barrières, une thématique qu’elle a intégrée au profit des exploitants agricoles et leurs familles. La structure a aussi soumis aux autorités un vaste plan de sensibilisation par la mise à disposition de son dispositif terrain composé de 1.100 agents repartis sur l’étendue du territoire. Nous estimons que par ce dispositif, l’information et la sensibilisation pourront intégrer les foyers des régions les plus reculées. Dans le cadre de notre mission de conseil agricole, nous poursuivons nos actions d’appui conseil dans le respect des mesures édictées par l’Etat et assurons aussi la facilitation pour l’approvisionnement régulier des marchés ruraux et urbains en produits vivriers.
Et comment évolue cette campagne de sensibilisation sur le terrain ?
Cette campagne se déroule bien. Nous organisons régulièrement des visio-conférences avec nos directeurs régionaux pour nous enquérir de la situation. Les échos qui nous parviennent nous rassurent. Le lavage des mains tend à devenir une habitude même en milieu rural. Les activités agricoles sont suivies avec l’appui de l’Anader.
Le gouvernement ivoirien prévoit un soutien aux principales filières agricoles du pays, notamment le café, le cacao, le coton, l’anacarde, etc. pour un montant de 250 milliards de FCFA. Comment aviez-vous accueilli cette nouvelle ?
Nous avons accueilli cette nouvelle avec satisfaction. L’Anader est prête à répondre aux sollicitations du Minader. Déjà, à la demande de la tutelle, nous avons élaboré des projets d’urgence dans les filières maraîchères, manioc, igname, maïs, productions animales, etc. qui pourraient bénéficier de ce financement.
Comment cette manne financière va-t-elle être allouée aux producteurs ?
La réponse à cette question relève du domaine du Gouvernement et des ministères techniques, notamment des ministères de l’Agriculture et du Développement rural ; des Ressources animales et Halieutiques.
Quels critères objectifs seront pris en compte pour indemniser et satisfaire tous les acteurs du monde agricole sur l’étendue du territoire ivoirien ?
Le Gouvernement et les ministères techniques en charge de l’agriculture et des productions animales pourraient répondre à cette question.
Dernière question, comment l’Anader prépare-t-elle la reprise de ses activités post-Covid-19 ?
En vérité, l’Anader n’a jamais cessé de travailler. Les activités ont certes ralenti, mais nos agents sur le terrain ont continué à travailler sur le terrain où ils apportent leur appui aux producteurs. Si demain, la menace de propagation du covid-19 s’éloigne, nous allons reprendre avec toute la plénitude nos activités.
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