Dans un contexte de baisse de l’offre et de flambée des prix du cacao, les investissements chinois construisent de nouvelles usines de transformation du cacao au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le centre mondial de production de cette matière première.

China Light Industry Nanning Design Engineering a terminé la construction de la plus grande usine de cacao du pays africain et d'un entrepôt de fèves de cacao dans la banlieue d'Abidjan, la capitale économique. Une autre usine se trouve dans la ville côtière de San Pedro, au sud-ouest du pays. Chacune des usines devrait avoir une capacité de traitement annuelle de 50 000 tonnes. Au Ghana voisin, deuxième producteur mondial de cacao, des entreprises chinoises construisent également des usines de transformation du cacao. Le Ghana et la Côte d'Ivoire contrôlent ensemble 60 à 70 % de la production mondiale de fèves de cacao et sont le berceau des meilleures fèves du monde.

Selon Kristy Leissle, fondatrice et PDG de l'African Cocoa Marketplace, en construsant construisant ses propres usines de transformation en Afrique, la Chine était susceptible de mieux sécuriser son approvisionnement en fèves de cacao avant qu'elles ne soient expédiées vers l'Europe. Pour cette dernière, il s’agit d’ « une possibilité pour la création de ces nouvelles usines de transformation est que la Chine voit une opportunité de déplacer une partie de ce commerce de cacao en sa faveur, ce qui serait compréhensible compte tenu de la croissance de la consommation de chocolat de la Chine elle-même ».

En 2019, le Ghana et la Chine ont convenu de construire conjointement une usine de transformation de chocolat de 100 millions de dollars à Sefwi Wiawso, dans le nord-ouest du pays, avec une capacité de traitement annuelle de 50 000 tonnes de fèves de cacao. En 2022, la Côte d’Ivoire a exporté 3,33 milliards de dollars de fèves de cacao, dont près de la moitié vers les Pays-Bas, la Belgique et les États-Unis, tandis que ses exportations vers la Chine ne se sont élevées qu’à 369 000 dollars.