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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreAu Burkina Faso, l’actualité économique est marquée par la publication du rapport de l’UEMOA sur les critères de convergences économiques au sein de l’union. On retient qu’au Burkina Faso, la masse salariale a atteint 48% en 2019, dépassant ainsi la norme de 35% fixée par l’UEMOA. Il est également question des perspectives économiques pour l’union qui estime que l’ensemble des pays membres parviendront à respecter l’ensemble des critères de convergence en 2020. Dans le secteur minier, tout comme de manière générale dans les flux financiers illicites, une étude établie que le Burkina perd des centaines de milliards par an. Sur le marché financier, les indices de la BRVM reprennent vie à partir du vendredi 27 septembre. Retour sur quelques points de l’actualité économique de ces derniers jours.
Le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales est de 48% en 2019 au Burkina, dépassant ainsi la norme communautaire de l’UEMOA qui est de 35% maximum. Dans une conférence de presse, en date du 23 septembre 2019, la commission chargée des politiques économiques et de la fiscalité intérieure de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) présentait le rapport de la surveillance multilatérale de l’espace UEMOA, dans lequel elle a fait cette précédente déclaration.
De cette conférence de presse, il est à noter que le Burkina Faso ne respecte pas beaucoup de critères de convergence fixés par l’UEMOA, notamment les critères de second rang que sont le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales qui est de 48% en 2019 contre 52,1% en 2018 et le taux de pression fiscale prévu à 19,9% en 2019 contre 17,2% en 2018. Un pays ne doit pas consacrer la majeure partie de ses recettes fiscales au paiement des salaires, soutien Félicien Arigdo, directeur de la surveillance macro-économique de l’UEMOA. Mais le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales est un critère de second rang.
En 2018, le Burkina Faso a respecté deux critères de convergence. Il s’agit des critères relatifs au taux d’inflation et à l’encours de la dette publique. Aucun critère de second rang n’a été respecté en 2018, tout comme en 2017. En 2019, seuls les trois critères de premier rang seraient respectés. Comme critères de premier rang, il s’agit du ratio du solde budgétaire (y compris les dons) qui sera à -3,0% en 2019, le taux d’inflation annuel moyen et le ratio de l’encours de la dette publique totale rapporté au Produit intérieur brut (PIB) nominal qui est prévu s’établir à 46,9% en 2019, contre 42,3% en 2018.
Les critères de second rang sont le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales et le taux de pression fiscale. La convergence de l’ensemble de ces critères vers une même norme pour l’ensemble des pays membres de l’UEMOA pourra permettre un développement harmonieux des économies et la facilitation de l’uniformisation des politiques économiques et monétaires.
Le rapport conclut pour le Burkina Faso, que la croissance économique s’est poursuivie avec un taux de 6,6% en 2018 après 6,3% en 2017, en dépit d’un contexte sécuritaire particulièrement préoccupant. Cette performance a été enregistrée dans un contexte de hausse modérée des prix. Les membres de la commission ont par ailleurs souligné que la croissance économique pourrait se porter mieux. « Mais les questions sécuritaires, la qualité insuffisante de la gouvernance sont entre autres des facteurs qui affectent cette croissance ».
Au sein de l’union elle-même, le rapport de surveillance note qu’en 2018, aucun Etat n’a respecté les trois critères de premier rang. S’agissant spécifiquement du critère-clé, il a été respecté par le Togo (-0,8%). En 2019, année de l’horizon de convergence, les prévisions indiquent que tous les Etats membres respecteraient les trois critères de premier rang. Toutefois, cela ne suffirait pas pour l’entrée de l’union en phase de stabilité en 2020, en raison du non-respect des dispositions relatives à la durabilité.
Le Burkina Faso perd énormément d’argent dans le secteur minier, écrit Mahamadi Sangla, dans une étude commanditée par le Centre d’études et de recherches appliquées en finances publiques (CERA-FP), avec l’accompagnement de l’ONG OXFAM au Burkina Faso. Cette étude réalisée en 2019 a porté sur : « Evaluation des pertes budgétaires dans le domaine minier au Burkina Faso ». En trois ans (2015, 2016 et 2017), affirme-t-il, l’Etat burkinabè a accordé plus de 200 milliards d’exonérations aux sociétés minières implantées sur son sol.
Un autre crime économique, et encore plus préjudiciable, relevé par l’économiste-gestionnaire dans son étude, est celui des Flux financiers illicites (FFI). Il estime que le pays ne dispose d’aucune donnée en la matière sauf les quelques clichés dressés par la commission d’enquête parlementaire sur la gestion des titres miniers et la responsabilité sociale des entreprises minières. Selon cette commission installée en 2016, l’Etat burkinabè a perdu, à la date de septembre 2016, la somme de 551 163 803 556 F CFA dû aux pratiques des FFI, un préjudice énorme pour l’économie nationale.
Les investissements de l’Etat dans des domaines tels que la santé, l’éducation, les infrastructures routières, la sécurité, l’allocation des bourses d’étude, etc. en prennent un coup et le manque à gagner devient très considérable. Les sommes perdues impactent négativement la croissance économique et, en fin de compte, la création d’emplois décents. Les FFI, selon lui, sont le résultat d’un désir de dissimuler des richesses et d’échapper à l’impôt. Pour en venir à bout, Mahamadi Sangla préconise un renforcement de la législation minière et fiscale.
Après la mesure d’imposer les images sur les emballages des cigarettes, c’est le Label des consommateurs africains qui s’invite sur la terre des hommes intègres, sous l’apanage de trois acteurs que sont le ministère du Commerce, le comité d’éthique du Label et les consommateurs des produits et services. La cérémonie de lancement officiel de ses activités a eu lieu le 26 septembre 2019. C’est une société qui a pour but d’étiqueter les produits et services sur la base de leur qualité.
Les produits et services seront désormais notés sur trois critères que sont le rapport qualité/prix, la satisfaction du consommateur et l’attractivité (la préférence des consommateurs pour le produit). C’est une initiative qui va doter les consommateurs d’un référentiel de qualité pour les guider dans le choix des produits et services qui leur sont présentés, déclare Manuella Ollo, directrice du Label des consommateurs africains. Désormais, toute entreprise qui le souhaite peut faire étiqueter ses produits par le Label. Et c’est là que peut se trouver l’insuffisance parce que c’est l’entreprise elle-même qui formule la demande d’étiquetage de ses produits.
La labélisation ne s’impose pas à tout produit commercialisé. Mais en retour, c’est un outil d’orientation de politique de production pour les entreprises, qui pourront tenir compte des préférences des consommateurs et ainsi optimiser leur production. Les produits alcoolisés, éclaircissants et les cigarettes ne pourront pas être concernés.
Le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement a procédé à des signatures de conventions de financement avec des structures sous-régionales et internationales. Avec la Banque mondiale pour le financement du secteur agricole burkinabè (le projet de résilience et de compétitivité agricole, PReCA) à plus de 100 milliards de F FCA, le 24 septembre 2019. Le PReCA vise à accroître la productivité agricole et l’accès au marché au profit des petits producteurs et des petites et moyennes entreprises agroalimentaires dans les chaînes de valeur ciblées que sont le riz, l’oignon, la tomate, l’arboriculture fruitière, le maïs et le karité.
Le ministère a signé ensuite une convention avec l’Agence française de développement (AFD), le 26 septembre 2019, pour un montant d’environ 20 milliards de F CFA, pour appuyer les efforts de l’Etat burkinabè dans les zones vulnérables touchées par l’insécurité. Concomitamment à la signature de la convention avec l’AFD, le ministère a signé un autre accord de financement de 25 milliards de F CFA avec la Banque ouest-africain de développement (BOAD).
20 milliards pour que le Programme d’appui au développement local (PADEL) s’étende au six autres régions restantes du Burkina et 5 milliards pour financer le Projet de promotion de la finance inclusive pour l’accès des populations à faible revenu aux services financiers, qui envisage de bénéficier à terme à 1 032 000 Burkinabè exclus des systèmes financiers classiques, qu’ils soient issus de ménages pauvres ou à faible revenu ou encore des micro-entrepreneurs.
Faisons un tour au Ghana, où la Chine aide le pays à obtenir une nouvelle usine de transformation de fèves de cacao dans l’Ouest du pays, pour un montant d’environ 100 millions de dollars. Cela, pour permettre au Ghana, deuxième plus grand producteur de cacao après la Côte d’Ivoire, d’être plus proche du marché asiatique et celui chinois en particulier. Deuxième producteur mondial, le Ghana ne transforme que 15% de sa production actuelle (850 000 tonnes par an).
Joseph Boahen Aidoo, directeur général de la Cocobod (la cacaoyère), a déclaré que le pays espérait « accroître sa production de 850 000 tonnes à 1,5 million de tonnes à long terme » et précise que le gouvernement souhaitait transformer en matière organique à usage domestique les déchets de fèves de cacao, qui représentent 20% du volume total de la production. Avec le marché chinois, c’est environ 1,38 milliard de consommateurs que ce produit pourra viser, un important marché pour cette industrie qui doit remuer ciel et terre pour réussir le pari.
Sur le marché financier, l’indice de la BRVM était en perpétuelle baisse depuis des semaines jusqu’au vendredi 27 septembre. Le marché a clôturé le lundi, le mardi, le mercredi et même le jeudi avec des baisses très importantes des performances de ses indices. Le vendredi 26, Sikafinance écrivait : « Un sursaut d’orgueil des investisseurs fait basculer la BRVM dans le vert ce vendredi ».
Une telle vague d’achat ne s’était plus opérée sur le marché financier régional depuis un moment, ajoute-t-il. Plusieurs titres sont sortis de leur léthargie au cours de la séance de ce vendredi et les volumes échangés sont plus ou moins importants. Ce réveil des acheteurs a dopé la performance de l’indice global du marché (BRVM Composite) qui a clôturé la séance sur une progression confortable de +0,59% à 142,84 points.
La BRVM 10 a repris également +0,99% à 136,55 points. Selon le site, on serait bien tenté de dire que cette révolte serait venue des titres du SOGR qui cumule une plus-value de +22,03% sur les trois dernières séances. Il note qu’un focus sur le comportement du titre SOGB montre à quel point l’absence d’information peut fragiliser un titre et au-delà un marché, ce qui fait de l’information la boussole de l’investisseur.
Pour finir, on s’intéresse à l’international où Kristalina Georgieva remplace Christine Lagarde à la tête du Fonds monétaire international (FMI). Après la démission de Christine Lagarde pour prendre les rênes à la Banque centrale européenne (BCE), le conseil d’administration du FMI a désigné la bulgare Kristalina Georgieva pour la remplacer. Elle est ainsi la 12e personne à cette fonction depuis la création du FMI en 1944 et la deuxième femme à accéder à ce poste. Un challenge pour Kristalina Georgieva qui mesure la taille du défi à la tête de cette institution.
En effet, déclare-t-elle, « c’est une responsabilité énorme d’être à la tête du FMI à un moment où la croissance économique mondiale continue de décevoir, où les tensions commerciales persistent et où l’endettement se situe à un niveau record ». Avant sa nomination, elle était directrice générale de la Banque mondiale depuis janvier 2017 et présidente par intérim du groupe de la Banque mondiale du 1er février 2019 au 8 avril 2019. Kristalina Georgieva prendra fonction le 1er octobre prochain pour un mandat de cinq ans.
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