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Epargne publique et marché financier : Dans l’univers du trading avec Bernard Ouédraogo

12/12/2019
Source : L'Observateur Paalga
Catégories: Information générale

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Le 8 mai 2019, le Conseil régional de l’épargne publique et du marché financier mettait en garde le public
burkinabè contre les arnaques dans les placements à hauts risques. Il invitait par la même occasion des
sociétés visées à se conformer à la réglementation ; laquelle dit explicitement que seule la banque dispose
d’une autorisation et d’une garantie auprès de la BCEAO pour percevoir de l’argent public contre le paiement
d’intérêts. C’est dans la prise en charge de cette affaire que le parquet a été saisi d’un rapport dont la seule
transmission à ses services l’oblige à ouvrir une information pour confirmer ou infirmer les soupçons de faits
d’escroquerie, de soustraction à l’impôt, de blanchiment de capitaux. Cela a conduit alors au gel des comptes
des sociétés de placement, au grand dam des investisseurs. Certains traders continuent par contre leurs
activités en solo.
Pour mieux découvrir ce monde de la spéculation boursière avec lequel de nombreux Burkinabè se
familiarisent de plus en plus, nous avons rencontré, le 9 novembre 2019 à Ouagadougou, un ancien
professeur d’anglais qui a abandonné la craie au profit des écrans d’ordinateurs et de Smartphones. Bernard
Ouédraogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est converti en consultant crypto monnaie et coach en
investissement pratique.
Qu’est-ce que le trading pour un profane ?
Le trading en français facile, c’est acheter et vendre. Mais dans le domaine moderne, c’est tout simplement
faire de la spéculation sur le marché boursier à travers le forex (Ndlr : foreign exhange market pour désigner
le marché des changes, sur lequel les devises sont dites convertibles), les matières premières, et très bientôt
la crypto monnaie. Autrement dit, c’est acheter de l’argent quand il est à bas prix et le revendre lorsqu’il
acquiert de la valeur.
Qu’est-ce qu’un trader professionnel ?
Un trader professionnel vit de son métier. Tout seul, lorsqu’il se décide, il peut prendre en charge la moitié du
Burkina Faso et s’occuper du bien-être des populations qui composent cette portion. Dans le marché
boursier, le Forex, à lui seul, génère plus de 6000 milliards de dollarspar jour. C’est commeun immense
océanoù chacun va se servir. C’est justement pour cela qu’on dit qu’un trader professionnel peut se faire
beaucoup d’argent sur le marché boursier.
Qui peut être trader au Burkina Faso ?
Tout le monde peut être trader, même celui qui n’est pas allé à l’école. Oumarou Kanazoé en est l’illustration.
Par exemple, quand on prend la loterie, ils sont nombreux à s’y intéresser sans avoir été à l’école ; même
s’ils ne savent pas noter les numéros, au moins ils peuvent les choisir. Il suffit d’apprendre les règles-clés et,
quand il le faut, prendre position soit à la baisse, soit à la hausse ; je pense que tout le monde peut être
trader.
Comment les analphabètes peuvent-ils se débrouiller pour assimiler les cours sur le trading ?
C’est très simple. Je vous demanderai comment ils font pour téléphoner. Lorsque vous donnez un portable à
un analphabète, sans pouvoir lire, il arrive à effectuer des appels. Quand vous prenez les différents réseaux
de téléphonie mobile, de nombreux illettrés possèdent des comptes. Demandez-leur comment ils font. C’est
exactement la même chose.
Depuis quand le trading a fait son avènement au Burkina Faso ?
J’ai connu le trading au Burkina en 2015. Mais dans nos recherches, on a découvert qu’il y a des gens qui
font cette activité depuis plus de 10 ans dans notre pays.Elle était l’apanage de particuliers.

L’une des premières maisons de trading qui a sombré a été ‘’Social Be Investing’’. Le scénario a été le même
: le temps qu’on se rende compte qu’on menait un faux combat contre la société, on avait déjà fini de la tuer.
Connaissez-vous d’autres sociétés de placement qui ont fermé boutique ?
Elles sont nombreuses. A titre d’exemple, il y a Globumi, Glofas, Royal Finance et Barka finance, entre
autres.
Comment fonctionnent les sociétés de placement d’une manière générale ?
Les populations, de bouche à oreille, ont été informées. Dès lors les gens ont commencé à placer leur
argent. Les sociétés proposaient des investissements avec des taux allant de 10 à 20%. Une seule personne
peut opter pour tous les trois choix : mensuel, semestriel et annuel. Il y a des maisons de trading dont les
placements commençait à partir de 100 000 francs CFA, d’autres à 200 000, 300 000 ou le million. C’est en
2016 que la première maison de trading, Globumi,s’est installée au Burkina Faso. Le trading est comparable
à un investissement où quelqu’un crée son kiosque avec 100 000 F CFA. Après, il emprunte 1 000 000 F
CFA pour mieux faire fonctionner son commerce. Si vous investissez avec la personne vous vous attendez à
des retombées, tout naturellement. Les sociétés de trading savent que pour ces opérations, en moins de 5
jours, le retour sur investissement est possible et elles disposent encore de 6 mois pour payer les clients. Ce
n’est pas de la loterie ou les jeux de hasard dans lesquels des gens vendent leurs parcelles, véhicules,
misent tout et en ressortent bredouilles. Mais comme ce sont de mauvaises pratiques légalisées, on n’en
parle pas.
Quel peuvent être les dangers liés à cette spéculation boursière ?
En réalité, ce n’est pas un système Ponzi, c’est-à-dire où vous prenez l’argent des derniers pour payer les
premiers. Même si c’est une seule personne qui dépose son argent, on le dirige vers le système boursier, sur
la plateforme du trading et on fructifie sa mise. Après cela, on fait un appel de fonds afin de payer l’intéressé.
Dites-moi où il n’y a pas de risque ? Même l’école a des risques, voyez le taux de chômage. Ça comporte
des risques mais qui sont minimes et calculés. En plus, là où il y a de l’argent, il y a aussi des risques. Toute
chose sur terre comporte des risques.
En cas de pertes qui rembourse les investisseurs ?
Je vous confie un capital de 1 million et demande que vous fassiez chaque jour 10 000 FCFA, environ 20
dollars, comme bénéfice. On vous dit d’utiliser un levier. Le fait que votre levier soit faible fait que vous ne
pouvez pas perdre les 20 dollars. Imaginez que la courbe monte et que vous arriviez sur le marché pendant
sa chute. Dans son évolution, même en cas d’erreur, le marché ne peut pas monter éternellement ; il va
connaître des fluctuations. Il ne peut éternellement rester à la baisse non plus. Donc quel que soit ce qui va
arriver sur le marché boursier, vous ne pouvez pas perdre. C’est le gain qui est minime. C’est pour cela que
les maisons de trading ne paient pas beaucoup sinon si elles se décident, elles peuvent payer à des taux de
60 % par mois.
Qu’est-ce que l’Etat reproche exactement à ces sociétés de trading ?
Lors de nos échanges, certaines autorités nous ont dit que c’était la première fois qu’elles entendaient le mot
‘’trading’’. Je ne sais pas si elles font semblant, mais je trouve cela décevant. On reproche à ces sociétés
d’être des canaux de blanchiment d’argent, de haute escroquerie, de financement du terrorisme, des
vendeuses d’illusions. Je vous assure qu’il n’en est rien.
Pensez-vous que les banques ont joué un rôle dans le blocage de l’argent ?
Les banques ont joué un rôle majeur. Je les considère d’ailleurs comme étant des « coffres ». On parle de
banque lorsqu’il y a cette capacité d’imprimer la monnaie. Même la BCEAO n’en est pas capable. Leur
chance est qu’après avoir fait un appel de fonds, elles doivent recevoir l’argent et permettre aux maisons de
trading d’avoir accès à leurs fonds afin de les distribuer. C’est le scénario exact et normal. La banque
centrale imprime de l’argent et le distribue aux banques commerciales. Et c’est à partir de ces institutions que
les individus qui composent la nation y ont accès. Donc si les banques commerciales prennent l’argent et le
bloquent, il va de soi que les individus n’y aient pas accès.
Le gouvernement et les banques font un. Même aux Etats-Unis, ce sont les banques qui font la loi au niveau
du gouvernement ; c’est elles qui imposent ce qu’elles veulent. Donc toutes les banques sont de connivence
avec le gouvernement.
Ne pensez-vous pas que les banques considèrent les sociétés de trading comme des concurrentes directes
?

Comment cette monnaie électronique va-t-elle être gérée ?
Au lieu de stocker l’argent dans les banques, on va le placer dans les blockchains à travers la technologie.
Ce qui va être intéressant, c’est qu’on va supprimer les banques, le gouvernement, les institutions
financières. Les transactions vont se faire entre partenaires. En 30 secondes, on pourra faire transiter un
milliard dans un compte. La blockchain est un ensemble de livres blancs sur lesquels on écrit. Lorsqu’on
marque des choses, c’est indélébile. En effet, c’est un réseau d’ordinateurs interconnectés pour véhiculer des
données ou des transactions financières en toute sécurité. Depuis sa création, il n’y a eu aucune possibilité
de hacking, ou de cambriolage. Pour plus de transparence, on peut intégrer la blockchain dans les élections.
Il y a une traçabilité qui va tout révéler.
Quelle peut être la force de la crypto monnaie ?
Avec la crypto monnaie, on décide de donner la liberté à la population mondiale. Facebook s’apprêtait à
lancer la sienne et les banques américaines se sont réunies pour dire non à la ‘’Libra’’, prétextant que si cette
nouvelle monnaie naît, elles n’auront que 7 jours pour disparaître. Si cela peut effrayer en Amérique, ce n’est
pas nos « coffres-forts » (banques) sur le plan national qui vont résister une heure. On ne lutte pas contre
une monnaie ; on s’associe et on en crée. Puis on passe aux échanges. Ceux qui viendront chez nous
passent par notre monnaie pour acheter ce qu’on possède.
Quelle est la différence entre crypto monnaie et trading ?
La crypto monnaie est une monnaie comme le franc CFA mais virtuelle. Pour le trading, il s’agit d’envoyer de
l’argent sur une plateforme et de le multiplier. Par contre, avec la crypto monnaie, ce n’est pas le cas. Si vous
avez la chance d’être au début de la création de la monnaie, le peu d’argent que vous avez mis va se
transformer en millions, voire en milliards. Même un villageois peut y investir après explication. Elle
fonctionne un peu comme si vous avez acheté un terrain que vous allez revendre plus tard quand il prendra
de la valeur. L’utilisation d’une monnaie naît d’un accord. Si on décide de ne plus utiliser le franc CFA, on
s’entend et on échange nos produits. C’est nous qui donnons de la valeur à l’argent.
Le Burkina sera-t-il au rendez-vous de l’histoire ?
Dans les écoles françaises, on enseigne comment utiliser la crypto monnaie et la blockchain. Aux Etats-Unis,
certains élèves ont demandé que l’on supprime des matières qu’ils jugent inutiles afin de s’orienter vers les
monnaies du futur. Les pays anglophones comme le Ghana, l’Afrique du Sud, les USA ont dépassé le trading
et se retrouvent à un niveau supérieur, pendant ce temps au Faso, on se bat contre le trading et on s’y
attache. Quand allons-nous finir de lutter contre le trader et évoluer ? Rien n’a commencé par nous. 80 %
des Londoniens en Grande-Bretagne lorsqu’ils se réveillent au plus tard à 8h se font déjà 100 millions, voire
200 millions. La journée est faite pour les promenades en voiture.
Le broker ‘’Hotforex’’ s’apprêtait à s’installer au Burkina Faso pendant que les problèmes débutaient. Ils ont
créé une université Academy of trading afin d’aider les jeunes à s’en sortir. Quelle misère n’ont-ils pas
connue dans notre pays ? Certains de ceux qui nous gouvernent ne connaissent même pas le trading. Si on
nous avait appris cela depuis la classe de 3e, chacun aurait construit des barrages au village, mis du bitume
et sorti ses parents de la misère. On a tous droit à une vie meilleure

 


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