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Essor du tourisme en Afrique : un levier de croissance économique

26/09/2025
Source : ORISHAS FINANCE
Catégories: Economie/Forex Secteurs

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Juste après la pandémie de COVID-19 qui a provoqué une crise sans précédent pour le tourisme en Afrique, le secteur s’est rapidement et durablement remis. Selon le Baromètre du tourisme des Nations Unies, l'Afrique a enregistré 74 millions d'arrivées de touristes en 2024, soit une hausse de 7 % par rapport aux niveaux d'avant la pandémie et de 12 % par rapport à 2023. Le secteur contribue largement au PIB africain.

 

 

Le tourisme est une source précieuse de revenus pour de nombreux pays en Afrique. En effet, en Afrique du Sud, les arrivées de touristes étrangers ont atteint 2,6 millions de visiteurs au premier trimestre 2025, soit une hausse de 5,7% par rapport à la même période en 2024 selon l’annonce de la ministre du Tourisme, Patricia de Lille, le mardi 13 mai 2025. A l’en croire, 75% de ces arrivées internationales proviennent de l’Afrique. Au cours de l'Africa's Travel Indaba 2025, une vitrine des produits et services touristiques de l'Afrique australe pour les professionnels du tourisme international, à Durban, la ministre a indiqué que « le tourisme en Afrique du Sud contribue de manière significative à l’économie, en créant des emplois et des moyens de subsistance indépendants ». Le secteur « reste un puissant moteur économique » pour le pays et le continent selon cette dernière.

Patricia de Lille a aussi indiqué que la nation arc-en-ciel a reçu la visite de 8,9 millions de touristes en 2024, ce qui a permis de générer 91,6 milliards de rands (5,06 milliards $) de dépenses et de soutenir environ 1,6 million d'emplois, une hausse de 15% par rapport à 2023.

 

Le Bénin de son côté a accueilli plus de 120 000 touristes internationaux en 2023, soit une augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente. Selon un rapport de la Banque Mondiale, la France est le principal pays d’origine des touristes, avec plus de 50 000 visiteurs l’année dernière. Le gouvernement béninois vise à accueillir 200 000 touristes internationaux d’ici 2030 et faire du pays une destination touristique majeure en Afrique de l’Ouest. Pour ce faire, le pays s’est lancé dans l’amélioration des infrastructures et dispose désormais de deux aéroports internationaux, à Cotonou et à Parakou, ainsi que d’un nouveau port de plaisance à Cotonou et d’un grand réseau routier. Le gouvernement a également mis en place une série de mesures, notamment la création d’un visa touristique de 90 jours et la simplification des formalités administratives.

 

Le Maroc aurait enregistré 1,2 million d’arrivées de touristes en janvier 2025, selon des chiffres attribués au ministère du Tourisme par des médias locaux. Ce chiffre traduit une hausse de 272 000 visites par rapport à janvier 2024, soit +27%, de quoi confirmer la dynamique de croissance du secteur depuis la reprise après la Covid-19. Au titre des cinq premiers mois de 2025, les arrivées touristiques dans le pays ont atteint un nouveau record de 7,2 millions de personnes, enregistrant une croissance de 22% comparativement à la même période un an auparavant. A noter que le pays avait accueilli 17,5 millions de visiteurs, soit 3 millions de plus que les 14,5 millions dénombrés en 2023. Il avait dépassé l’Égypte, dont les chiffres sont quant à eux passés de 14,9 millions en 2023 à 15,7 millions en 2024.

 

Le tourisme égyptien a réalisé un record en 2024 avec plus de 15,7 millions de touristes, soit une augmentation de 5.3% par rapport à l’année 2023, selon l’annonce de Al-Ahram le président adjoint de l’Union des chambres touristiques, Nasser Torky le dimanche 5 janvier. Le secteur a été impacté par les conflits régionaux et internationaux notamment à Gaza et en Ukraine. A l’en croire, « sans ces guerres, le nombre de touristes aurait dépassé les 18 millions ». D’après les estimations du gouvernement, le pays s’attend à recevoir 18 millions de touristes en 2025, avec l’ouverture prochaine du Grand Musée égyptien (GEM), la construction de nouveaux complexes hôteliers et l’amélioration des infrastructures touristiques.

 

Les données de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) publiées en juillet 2023 font état de l’arrivée de 1.829.907 visiteurs au Sénégal à travers les trois principaux aéroports, dépassant les prévisions du ministère. En fin octobre 2023, le Sénégal a lancé la saison touristique 2023-2024. Une saison pleine d’optimisme avec un objectif d’atteindre les trois millions de visiteurs d’ici la fin de l’année. 

 

Le secteur touristique ghanéen a atteint un niveau record en 2024, selon le rapport sur le tourisme en 2024 publié par l'Autorité du tourisme du Ghana (ATG), le pays a accueilli 1,28 million de visiteurs étrangers, générant un chiffre d’affaires de 4,8 milliards de dollars américains. Ces performances, les plus élevées de l’histoire du tourisme au Ghana, témoignent de la reconnaissance croissante du pays comme l’une des destinations les plus prisées au monde. Elles illustrent également la résilience de l’économie ghanéenne et soulignent l’importance stratégique du tourisme pour son avenir.

 

Au Togo, le tourisme est un secteur vital pour l'économie, jouant un rôle essentiel dans la création d'emplois et la génération de richesse. En effet, l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé a affiché un trafic passagers de 1,4 million de passagers en 2023 selon des données de la Présidence de la République relayées par TogoFirst. C’est 52% de plus que les 916 000 voyageurs enregistrés en 2019, et l’objectif de 1,5 million à l’horizon 2025 est désormais en ligne de mire. Cette progression est portée notamment par le lancement de de 6 nouvelles liaisons aériennes, dont 4 par Asky et 2 par Ethiopian Airlines, ce qui porte à 41 le total de destinations internationales desservies depuis l’AIGE. Liz Aviation, compagnie du Burkinabé Mahamadou Bonkoungou a également lancé la desserte de Ouagadougou.

 

Apport du tourisme aux PIB en Afrique 

 

Le secteur du tourisme en pleine évolution constitue un levier de développement économique et d’attractivité, contribuant pleinement à la croissance du Produit Intérieur Brut africain. Selon Okey Umeano FCCA, directeur adjoint des marchés financiers à la Banque centrale du Nigéria cité par Agence Ecofin, en 2023, le tourisme a contribué à hauteur de 6,8 % au PIB africain, contre 5,9 % l'année précédente.

 

En effet, l’industrie du tourisme a contribué à 8,8% du PIB sud-africain en 2024, contre 8,2% en 2023. Elle a en outre connu une hausse de 5,1% en 2024 par rapport à l’année précédente ; un niveau cependant inférieur à ceux enregistrés avant la covid-19. Afin d’atteindre un taux de croissance plus élevé, le ministère sud-africain du Tourisme travaille à la finalisation d'un Plan de partenariat pour la croissance du secteur sur cinq ans. Ce plan vise à créer 2,5 millions d'emplois, à augmenter les dépenses intérieures de 25%, à porter la contribution du tourisme au PIB à 10%, et à accueillir environ un million de visiteurs supplémentaires par la voie aérienne, chaque année. Pour sa part, le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) a indiqué que l'industrie du tourisme et du voyage en Afrique du Sud devrait connaître une croissance moyenne de 7,6% par an d'ici 2032, et représenter 7,4% du PIB.

 

Au Bénin, ce secteur contribue à 6% du PIB. Le pays a adopté un plan stratégique 2025-2029 pour faire du tourisme, de la culture et des arts un levier majeur de développement. Doté d’un budget de 797 milliards FCFA, ce programme vise à doubler la contribution du secteur au PIB jusqu’à 13,4 % d’ici 2030, et à attirer deux millions de visiteurs par an. Des mesures d’investissement, de modernisation des sites, et de facilitation des formalités (dont l’e-visa) accompagnent cette ambition. Selon Jean-Michel Abimbola, Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts du Bénin, les autorités ont engagé un investissement de 2 milliards d’euros sur la décennie qui prend fin en 2026. Ces fonds ont permis de financer les infrastructures hôtelières, les musées, la mise en valeur des sites patrimoniaux, mais aussi de renforcer les compétences des acteurs du secteur.

 

En 2024, la contribution totale du tourisme au PIB du Maroc est estimée à 186,3 milliards de dirhams (environ 18,7 milliards de dollars), soit 12,3% du PIB total. Les prévisions pour 2025 tablent sur une nouvelle hausse, avec une contribution attendue de 194,7 milliards de DH (environ 19,6 milliards de dollars), marquant une croissance de 23,7% par rapport à 2019. À plus long terme, l'horizon 2035 est particulièrement prometteur, avec une projection de contribution au PIB s'élevant à 276,5 milliards de DH (environ 27,8 milliards de dollars), soit 12,2% du PIB total. Cette croissance est soutenue par un TCAC (taux de croissance annuel composé) de 3,6% entre 2025 et 2035.

 

Le secteur du tourisme contribue à environ 11% du PIB égyptien et est un leader continental dans l'hôtellerie. Les revenus touristiques ont atteint un record de 15 milliards USD en 2023, dépassant les pics de 2010 et 2019, grâce à une demande accrue pour les destinations culturelles et balnéaires. Le pays ambitionne d’atteindre les 30 millions de touristes par an d’ici 2028. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement égyptien mise sur des investissements massifs dans les infrastructures hôtelières, la modernisation des sites culturels et la diversification de l’offre touristique.

 

En 2019, le secteur touristique représentait environ 7 % du PIB du Sénégal, générant des recettes estimées à près de 500 milliards de francs CFA (environ 833,3 millions USD). Le gouvernement sénégalais ambitionne d’augmenter cette contribution à 10 % du PIB.

 

Des défis à surmonter …

 

Malgré ses nombreux atouts, le tourisme africain doit faire face à plusieurs défis.

Pedro Novo, directeur général du fonds Dalia Hospitality, identifie quatre grands défis à relever :

·         le capital humain, de la formation à la qualité du service proposé dans l'industrie touristique

·         la transformation digitale et l'utilisation de l'intelligence artificielle, pour améliorer ses performances, son agilité et l'expérience client       

·         le financement, avec une meilleure compréhension des risques et des projets de l’industrie de l’hospitalité en Afrique, de la part des partenaires bancaires et investisseurs financiers institutionnels et privés

·         la prise en compte des enjeux environnementaux dans une stratégie de déploiement décarbonée et/ou à faible impact énergétique dans la chaîne de valeur adressée.

 

Dans certains pays, l'essor du tourisme fait face à la pression exercée sur les réserves nationales de faune sauvage. Il s'est également accompagné d'une inflation locale.

Au Ghana par exemple, les rapatriés augmentent les prix de l'immobilier, des vêtements et de la nourriture à mesure que leurs dollars se transforment en nombreux cédis, ce qui leur confère un pouvoir de négociation bien supérieur à celui des locaux.

La sécurité reste une préoccupation majeure dans certaines régions. De plus, les infrastructures de transport et d’hébergement doivent être améliorées pour répondre à la demande croissante. Selon la BAD, un investissement de 100 milliards USD est nécessaire pour moderniser les infrastructures touristiques du continent d’ici 2030.

Au Sénégal, le secteur doit relever le défi de la durabilité et de la diversification pour se repositionner face à la concurrence internationale et, surtout, ouvrir de nouvelles perspectives de croissance pour le Sénégal. L’approche de tourisme alternatif, articulée autour de l’écotourisme, du tourisme culturel, du tourisme gérontologique et médical, ainsi que des innovations portées par la Grande Côte, semble prometteuse pour assurer un développement équilibré et inclusif.

 

Un des principaux défis auxquels l’industrie du tourisme au Cameroun est confrontée est le manque d’infrastructures adéquates et l’accessibilité limitée aux sites touristiques. Les routes menant à certaines destinations touristiques sont souvent en mauvais état, ce qui décourage les touristes potentiels. De plus, les transports publics ne sont pas toujours fiables, ce qui rend difficile pour les visiteurs de se déplacer facilement d’un endroit à un autre.

Par ailleurs, les autorités camerounaises ont pris des mesures pour améliorer cette situation en investissant dans la rénovation des routes principales menant aux sites touristiques populaires. Des partenariats public-privé ont également été établis pour développer des infrastructures touristiques telles que des hôtels et des attractions.

Pierrette COLICO


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