Le PDG de Facebook a argumenté son projet de cryptomonnaie devant le Congrès mercredi. Mark Zuckerberg a défendu, pied à pied, son projet de cryptomonnaie, mercredi, lors d’une audition de plus de trois heures organisée par la commission des services financiers de la Chambre des représentants sur le libra. Son projet de monnaie est censé offrir un nouveau mode de paiement hors des circuits bancaires traditionnels, aux quelque 2,7 milliards d’utilisateurs de Facebook, permettant d’acheter des biens ou d’envoyer de l’argent aussi facilement qu’un message instantané. Non, il ne cherche pas à battre monnaie, privilège réservé aux Etats, a-t-il voulu rassurer : «l’objectif du libra, c’est d’abord de construire un système de paiement mondial, plus qu’une monnaie». Il pourrait être simplement fondé sur une monnaie existante, mais serait moins ambitieux qu’une nouvelle monnaie adossée à un panier de devises. «Il y a déjà des discussions sur l’intérêt de construire ce genre de système à partir de monnaies souveraines spécifiques plutôt qu’une nouvelle monnaie adossée à un panier de devises», a-t-il admis. Il a réaffirmé que «le libra sera adossé principalement au dollar». Rassurant, il a réitéré que le libra, géré par une association indépendante (composée d’entreprises et organisations à but non lucratif), initialement programmée pour le printemps 2020, mais critiquée par bon nombre de régulateurs et de politiques, ne serait pas lancée «où que ce soit dans le monde avant que tous les régulateurs américains ne l’approuvent». Pour défendre son initiative, il a évoqué le rayonnement américain : «je crois qu’il étendra le leadership financier de l’Amérique tout comme nos valeurs démocratiques et notre contrôle autour du monde», a-t-il déclaré. Et d’évoquer le projet de renminbi digital de la Chine, attendu prochainement, qui doit permettre au yuan de s’internationaliser davantage. «Si le système chinois devient un standard, cela sera plus dur pour [les Etats-Unis] d’imposer des sanctions ou les protections à différents pays à travers le monde», a argumenté Mark Zuckerberg. «Avec le projet Libra nous voulons interroger le système financier tel qu’il existe», a ajouté Mark Zuckerberg. Preuve d’une certaine défiance des marchés, le bitcoin cédait 10% mercredi, à 7.305 dollars à New York, et l’ether et le litecoin, baissaient respectivement de 11% et 13%. Depuis mi-septembre, le cours du bitcoin a chuté de près de 26%. Le 18 juin dernier, l’annonce du projet libra avait fait bondir le marché des cryptomonnaies.