Les États-Unis, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont signé à Washington un accord inédit qui rebat les cartes de l’exploitation des minerais stratégiques dans la région des Grands Lacs. Ce nouveau cadre tripartite, adossé au Regional Economic Integration Framework (REIF/CIER) et à deux partenariats bilatéraux avec Kinshasa et Kigali, lie directement accès aux ressources, réformes institutionnelles et engagement sécuritaire américain.

L’objectif est de mettre fin aux circuits informels qui dominent depuis des décennies l’exploitation minière dans l’est de la RDC et tarir les financements des groupes armés. Désormais, tout accès aux zones minières devra passer par l’État congolais. Un changement majeur pour le cobalt, le cuivre, le tungstène et les autres minerais critiques qui alimentent les chaînes industrielles américaines, notamment celles de la transition énergétique.

« Notre ambition dépasse la recherche de la paix : nous voulons construire une prospérité durable fondée sur une coopération sécuritaire et économique de long terme », a déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio.

À la différence des traités d’investissement classiques, le dispositif intègre un volet militaire et des exigences strictes de gouvernance. Washington promet un soutien renforcé aux réformes sécuritaires de la RDC et du Rwanda, tandis que les entreprises américaines bénéficient d’un climat d’investissement plus stable.

Les acteurs privés sont déjà à l’œuvre : une première cargaison de concentré de tungstène, extraite de la mine rwandaise de Nyakabingo, a récemment été envoyée vers une raffinerie américaine. D’autres groupes comme KoBold Metals et Starlink misent sur le développement du corridor de Lobito, appelé à devenir un axe majeur d’exportation vers l’Atlantique.