Les Bourses européennes devraient ouvrir en forte baisse lundi, tandis que les Bourses asiatiques et les contrats à terme de Wall Street plient, toujours sous le coup de la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis.
  

Le groupe d'aéronautique et de défense Airbus a annoncé lundi que la compagnie aérienne taiwanaise EVA Air lui avait passé une commande ferme de six avions A321neo, concrétisant ainsi un protocole d'accord annoncé en mars dernier.
Vers 7h40, le contrat à terme sur le CAC 40 abandonnait 3,7%, selon les données du courtier IG.

Pour ce qui s’annonce comme une nouvelle journée noire sur les marchés financiers, qui redoutent un emballement de la guerre commerciale aux conséquences potentiellement dévastatrices pour l'économie, les marchés d’actions européens devraient commencer la séance de lundi en fort recul.   

Vers 7h40, le contrat à terme sur le DAX 40 à Francfort perdait 4,7%, tandis que celui sur le FTSE 100 à Londres reculait de 1,8%, selon les données du courtier IG.

L'indice Shanghai Composite reculait de 6,6%, tandis que le Hang Seng à la Bourse de Hong Kong dévissait de 10,8%.

En Asie, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo reculait de 5,9% lundi en fin de séance.

Les places asiatiques réagissent à la riposte de la Chine aux mesures douanières américaines. Le pays a annoncé dans la journée de vendredi qu'il imposerait une taxe de 34% à tous les biens en provenance des Etats-Unis à partir du 10 avril, en représailles aux droits de douane contre Pékin du même montant annoncés par Donald Trump mercredi. La Chine a également indiqué qu'elle mettrait en place des contrôles à l'exportation pour certaines terres rares et qu'elle avait déposé une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).  
Washington a mis en place samedi une nouvelle taxe douanière de 10% sur tous les produits importés aux Etats-Unis. Ce taux doit être relevé mercredi pour de grands partenaires commerciaux comme l'Union européenne (20%), la Chine (34%), le Japon (24%) et l'Inde (26%).  
La Bourse de New York a clôturé en forte baisse vendredi après l'annonce de la riposte de Pékin aux droits de douane américains, qui laisse craindre un durcissement de la guerre commerciale et un fort ralentissement de la croissance mondiale.

Le Dow Jones a au total perdu 7,9% la semaine dernière, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq ont subi un repli de 9,1% et 10%, respectivement. Le Dow Jones se situe désormais en situation de correction, tandis que le Nasdaq est entré en "bear market" après avoir perdu plus de 20% par rapport à son dernier point haut. Le S&P 500 a quant à lui signé lui sa plus forte baisse en une semaine depuis 2020.

Le Dow Jones (DJIA) a chuté de 5,5% vendredi, à 38.314,86 points, et le S&P 500 a dévissé de 6%, à 5.074,08 points. Le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, a abandonné 5,8%, à 15.587,79 points. Depuis l'entrée en fonctions de Donald Trump le 17 janvier, la valeur des entreprises américaines cotées en Bourse s'est effondrée de 11.000 milliards de dollars.

Selon Dow Jones Market Data, sur les seules séances de jeudi et vendredi, la baisse de valorisation est de 6.600 milliards de dollars.

La Bourse de New York devrait rester sous forte pression lundi à l'ouverture. Vers 7h40, le contrat à terme sur l'indice Dow Jones perdait 2,7%, tandis que celui sur le S&P 500 chutait de 3,5%. Pour sa part, le contrat à terme sur le Nasdaq 100, riche en valeurs technologiques, abandonnait 4,5%.s  
 

Le taux de l'obligation du Trésor américain à dix ans perdait 8 points de base, à 3,93%, vers 7h40. Celui du titre à deux ans chutait de 13,4 points de base, à 3,53%. Les taux américains se sont stabilisés vendredi, en réaction aux déclarations du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, qui s'est inquiété des répercussions des nouveaux droits de douane sur l'inflation et la croissance. Jerome Powell a indiqué vendredi les mesures annoncées par Donald Trump se traduiront par une accélération "au moins temporaire" de l'inflation aux Etats-Unis.

Le dirigeant n'est pas allé jusqu'à envisager une augmentation des taux d'intérêt mais s'est dit déterminé à éviter un dérapage durable des prix.

Le taux à 10 ans était tombé jeudi sous la barre des 4% pour la première fois depuis six mois.

Le billet vert montait de 0,3% face à la devise japonaise, à 145,97 yens. Vers 7h40, l'euro gagnait 1,1%, à 1,10 dollar.
  

En raison des craintes d'un affaiblissement de la demande mondiale suscitées par la guerre commerciale, les contrats à terme sur le pétrole dévissent encore lundi matin. Le déluge de tarifs douaniers du président Trump a fait chuter les prix du pétrole de 14% en deux jours.

Le contrat de mai sur le brut léger doux (WTI) coté au Nymex reculait de 1,39 dollar, soit 2,2%, à 60,60 dollars le baril. Vers 7h40, le contrat de juin sur le Brent de mer du Nord coté à Londres perdait 1,42 dollar, soit 2,2%, à 64,14 dollars le baril.