Les Bourses européennes devraient ouvrir en recul mercredi, après l'abaissement de leurs prévisions de résultats par de grands groupes, tandis que les investisseurs restent attentifs au dossier des droits de douane.
  
 

Pénalisé par la contraction du marché des particuliers et par une concurrence accrue, le constructeur automobile Renault a abaissé mardi ses objectifs annuels. Le groupe a également annoncé que son directeur financier, Duncan Minto, occuperait le poste de directeur général par intérim à la suite du départ de Luca de Meo.

Renault table désormais pour 2025 sur une marge opérationnelle "autour de 6,5%", et non plus sur une marge au moins égale à 7%. Il prévoit par ailleurs une génération de trésorerie disponible comprise entre 1 milliard et 1,5 milliard d'euros cette année, alors qu'il visait auparavant un free cash flow d'au moins 2 milliards d'euros.

Mercredi après-Bourse, Virbac publiera son chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre, tandis qu'ADP présentera ses chiffres du trafic pour juin.

Le spécialiste des gaz industriels Air Liquide a de son côté annoncé mardi un investissement de plus de 50 millions de dollars (43 millions d'euros) destiné à construire une usine de production dans le sud-est des Etats-Unis. Cette usine sera installée sur le site de "l'un des principaux fabricants de semi-conducteurs au monde", a indiqué Air Liquide dans un communiqué.
 

Vers 7h40, le contrat à terme sur le CAC 40 perdait 0,3%, selon les données du courtier IG.
 

Alors que l’attention du marché reste focalisée sur les questions commerciales, les contrats à terme sur les marchés d’actions européens reculent mercredi. Plusieurs publications d'entreprises animeront également la séance.
Selon les données du courtier IG, le contrat à terme sur le DAX 40 à Francfort reculait de 0,4%, tandis que celui sur le FTSE 100 à Londres était stable, vers 7h40. Le fabricant néerlandais d'équipements pour le secteur des semi-conducteurs ASML a abaissé mercredi ses objectifs financiers pour cette année, dans un contexte d'incertitude liée aux tarifs douaniers du président Donald Trump. Il a indiqué ne plus pouvoir garantir que 2026 sera une année de croissance.

Pour Matt Swannell, d'Oxford Economics, l'Europe aura du mal à remplacer la demande américaine perdue si les tarifs douaniers font grimper le prix de ses exportations de biens. La taille de l'économie américaine signifie qu'elle absorbe une part importante des exportations européennes, en particulier de produits pharmaceutiques et d'automobiles.

Selon Matt Swannell, « l’Europe aura donc du mal à se tourner vers d'autres marchés ». Ce dernier a indiqué que l'Europe aura également du mal à soutenir ses exportations en réduisant les prix, car les produits européens sont déjà relativement chers par rapport aux produits chinois.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a déclaré mardi qu'il pourrait être impossible d'échapper aux tarifs douaniers américains même avec un accord bilatéral pour résoudre le différend commercial actuel.

Mark Carney a aussi indiqué qu’ « il n'y a pas beaucoup d'évidence à ce moment-ci, [que] des accords, des ententes ou des négociations avec les Américains, pour n'importe quel pays, n'importe quelle juridiction, [permettent] d'avoir un accord sans tarifs ».  

Le président américain, Donald Trump, a donné au Canada jusqu'au 1er août pour parvenir à un accord commercial avec la Maison-Blanche. Sinon, les produits canadiens non conformes à l'accord de libre-échange Etats-Unis-Mexique-Canada seront soumis à de nouveaux droits de douane de 35%.

La Bourse de New York a clôturé mardi, majoritairement en baisse sans toutefois empêcher le Nasdaq de poursuivre son ascension et d'inscrire un nouveau record.

L'indice Dow Jones a terminé en recul de 1%, à 44.023,29 points, et le S&P 500 a cédé 0,4%, à 6.243,76 points. Le Nasdaq Composite a en revanche surpassé son point haut historique de la veille en s'adjugeant 0,2%, à 20.677,80 points.

Les valeurs technologiques ont soutenu la tendance, alors que Nvidia (+4%) a clôturé à un nouveau sommet. Le géant de l'intelligence artificielle a annoncé qu'il aurait prochainement le feu vert de l'administration Trump pour reprendre ses livraisons de puces H20 en Chine.

Mais les investisseurs ont réagi de manière plus mitigée à une première salve de résultats dans le secteur bancaire et à l'annonce d'une accélération de l'inflation aux Etats-Unis en juin, dans des proportions toutefois conformes aux prévisions.
    
En Asie, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo gagnait 0,2% mercredi en fin de séance. L'indice Shanghai Composite perdait 0,2%, tandis que le Hang Seng de la Bourse de Hong Kong montait de 0,1%.
 

Le mardi, les investisseurs qui s’attendent au maintien d’une position restrictive de la part de la Fed ont vendu des bons du Trésor, ce qui a entraîné une forte hausse des rendements. Tandis que le rendement à 10 ans a gagné 0,061 point de pourcentage, à 4,487%, son plus haut niveau depuis début juin, le taux à 30 ans s'est établi au-dessus de 5% pour la première fois depuis le 23 mai et la deuxième fois depuis 2007.

Le taux du titre à deux ans cédait 0,6 point de base, à 3,95%. Vers 7h40 mercredi, le taux de l'obligation du Trésor américain à dix ans perdait 1 point de base, à 4,48%.