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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreDans un continent où une grande partie de la
population reste exclue du système bancaire traditionnel, les fintechs
africaines transforment le secteur en s’appuyant sur l’intelligence
artificielle pour offrir des services financiers innovants, accessibles et
adaptés aux réalités locales. Désormais, l’essor de l’IA en Afrique
particulièrement constitue un levier de développement durable dans plusieurs domaines
d’activité, le secteur bancaire y compris, offrant des solutions innovantes
pour améliorer l’efficacité, réduire les coûts et optimiser les processus.
L'intelligence artificielle (IA) émerge comme un
moteur principal de la transformation du secteur bancaire, dans le paysage
financier africain en mutation. En exploitant les
avantages de l'IA, les banques africaines améliorent leur capacité à fournir
des services personnalisés et adaptés aux besoins spécifiques des clients. En
effet, selon les informations de Majoie
Magazine publiés le 6 mai 2025, plus de 80 % des
institutions financières africaines prévoient d’investir massivement dans l’IA
pour améliorer leurs services, renforcer la sécurité, optimiser leurs
opérations et surtout accroître l’inclusion financière en 2025. Cette révolution
technologique offre des opportunités inédites pour toucher les populations
traditionnellement exclues du système bancaire classique, tout en posant des
défis en termes de réglementation, d’infrastructures et de compétences.
Dans cette logique, la Banque africaine de
développement (BAD) intensifie son engagement en faveur de l’intégration de
l’intelligence artificielle (IA) dans les politiques et projets de
développement à travers le continent. Une orientation stratégique inscrite dans
son plan décennal 2024-2033, visant à placer l’Afrique au cœur de la révolution
numérique mondiale. Pour ce fait, un vaste programme de formation pour doter
des millions d’Africains de compétences dans les technologies émergentes,
notamment l’IA s’est tenu à Lusaka, en Zambie en août 2025. L’atelier de
formation de cinq jours, destiné aux États membres de l’Union, a été co-organisé
entre la Banque africaine de développement (AfDB) avec la Commission de l’Union
africaine et la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique. Les
participants ont été formés à l’utilisation de plateformes émergentes telles
que ChatGPT, Google Gemini, Ailyse ou Perplexity. L’objectif est de former à la
fois la jeunesse, les entrepreneurs et les agents publics, afin de créer un
écosystème capable d’utiliser l’IA dans des domaines essentiels tels que
l’agriculture, la santé, l’éducation et la gouvernance. L’institution mise
sur l’IA pour améliorer le suivi et l’évaluation des grandes stratégies de
développement africaines, comme l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
De son côté, le Gouverneur de la Banque Centrale des
Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi BROU, a présidé, le 21
mai 2025 à Dakar, la Conférence internationale portant sur le thème : «
L’intelligence artificielle : opportunités et défis pour les Banques Centrales
». Selon lui, l’IA offre des perspectives significatives pour accélérer la
transformation économique et sociale en Afrique. Il a aussi indiqué que bien
que l’usage de cette technologie par les banques centrales soit encore à un
stade préliminaire, plusieurs institutions s’y engagent activement afin de
tirer parti des bénéfices potentiels, tout en maîtrisant les risques
afférents.
Selon le magazine “Artificial intelligence and
compliance professions in the banking sector in Benin in the era of
digitalization” de African Scientific Journal, produit par TANGNIHO Mahugnon
Fréjus et CHANHOUN José Maxime, Vol 03, Numéro 28 Février 2025 « les
applications de l'IA dans le secteur bancaire sont variées et en constante
évolution. Chui et al. (2020) ont identifié l'utilisation croissante de l'IA
pour améliorer la gestion des risques, optimiser la personnalisation des
services et automatiser des processus opérationnels. Par exemple, les systèmes
de détection de fraude, tels que ceux développés par Kumar et al. (2021),
utilisent des algorithmes d'IA pour analyser en temps réel les transactions et
identifier des comportements suspects, contribuant ainsi à réduire les pertes
financières. Ces systèmes sont capables de traiter des transactions à grande
échelle, améliorant ainsi la réactivité des institutions face aux menaces ».
L’intégration de l’Intelligence
Artificielle dans les banques africaines
En Afrique, où la pénétration mobile dépasse souvent
celle des services bancaires traditionnels, l’IA joue un rôle crucial dans le
développement de services bancaires mobiles innovants. L’intégration de l’IA
dans le secteur bancaire africain représente une opportunité sans précédent
pour transformer les services financiers et renforcer leur compétitivité.
L’automatisation des processus : l’IA permet
d’automatiser des tâches répétitives et chronophages, telles que la
vérification des transactions, le traitement des demandes de prêt et la gestion
des comptes. L’automatisation de certains services bancaires améliore l’efficacité
opérationnelle et réduit les coûts. Selon Wayden,
un acteur incontournable du management de transition qui accompagne les
entreprises dans leurs transformations, 44%
des Chief Risk Officers dans le secteur bancaire
utilisent l’IA pour l’automatisation de processus.
L’automatisation de certaines tâches par l’IA
entraîne une redéfinition des rôles au sein des banques. Les employés doivent
être formés pour travailler en synergie avec les systèmes d’IA, se concentrant
sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
L’IA permet également aux banques de créer des
produits financiers adaptés aux besoins spécifiques des populations non
bancarisées ou sous-bancarisées. Par exemple, des algorithmes d’IA peuvent
évaluer la solvabilité des emprunteurs sans historique de crédit traditionnel,
ouvrant ainsi l’accès au crédit à des millions d’Africains.
Des assistants virtuels alimentés par l’IA peuvent
guider les utilisateurs dans leurs transactions, rendant les services
financiers plus accessibles et conviviaux.
Le défi majeur réside dans la conception de
solutions adaptées aux réalités locales et accessibles même dans les zones
rurales ou à faible connectivité.
La personnalisation des services clients, grâce à
l’analyse des données clients : l’IA peut offrir des recommandations
personnalisées et des services sur mesure. Les chatbots et les conseillers
bancaires virtuels fournissent une assistance 24/7, améliorant
ainsi l’expérience client. NTT
Data a montré dans une récente étude citée par Ludovic Van de
Voorde, Directeur Activités Crédits à la Consommation chez
Société Générale, que plus de la
moitié des clients pourraient quitter leur banque
pour des services plus personnalisés ailleurs, alors que seuls 16 %
des établissements bancaires utilisent aujourd’hui l’IA pour déployer une telle
hyper-personnalisation.
Détection de la fraude bancaire : les
algorithmes d’IA analysent les transactions en temps réel pour détecter les
activités suspectes et prévenir la fraude. Cette capacité à identifier
rapidement les anomalies permet de renforcer la sécurité des opérations
bancaires.
Concernant l’amélioration de la gestion des risques,
les outils d’IA permettent une évaluation plus précise des risques de marché,
de crédit et opérationnels. Les banques peuvent ainsi mieux gérer leurs risques
et adapter leurs stratégies en conséquence.
L’IA aide les banques à naviguer dans le paysage
réglementaire complexe et en constante évolution. Des outils d’IA peuvent
automatiser la surveillance de la conformité, réduisant ainsi les risques de
sanctions et améliorant la réputation des institutions financières.
Pour réussir, il est essentiel que les banques
collaborent étroitement avec les régulateurs afin d’assurer la conformité aux
normes locales et internationales.
L’IA permet également de développer de nouveaux
produits financiers innovants, tels que les prêts basés sur l’analyse des
données alternatives et les solutions de paiement intelligentes. Cela permet
aux banques de se différencier sur le marché.
De même, avec le développement des néo-banques et la
digitalisation des banques qui développent de plus en plus d’applications pour
leurs clients, l’IA offre un potentiel conséquent de collecte et d’analyse de
données avancées (Advanced
Data)
et à grande échelle (Big Data).
Rocky Abdoul Milingita, consultant en banque et
microfinance ayant collaboré avec des institutions internationales telles que
FINCA International et MicroSave Consulting, dans un interview avec Cio-Mag, a indiqué que « l’intelligence
artificielle transforme le paysage financier africain, en particulier dans les
zones à faible accès bancaire ». Pour ce dernier, « les solutions
d’IA offrent des produits financiers adaptés, même pour les petits montants ou
profils “non classiques” ». A l’en croire, l’IA se base sur des données en
temps réel plutôt que sur des justificatifs formels (fiches de paie, historique
bancaire). Grâce à l’IA et au mobile, les populations rurales ou éloignées
peuvent accéder à des services financiers sans infrastructures lourdes. Par
exemple, Baobab RDC a lancé un scoring crédit basé sur l’IA permettant à des
micro-entrepreneurs, souvent sans documents officiels, d’accéder à des
microcrédits de 50 à 500 USD. Ce crédit est appelé « Taka ». Aussi,
a-t-elle indiqué que les chatbots IA, déployés par des acteurs comme Musoni
(Kenya) et Baobab RDC, permettent aux utilisateurs d’apprendre les bases de la
gestion financière et du crédit via leur téléphone.
Risque de l’IA dans le secteur bancaire
Les cadres réglementaires, la gouvernance, la
transparence, et les problèmes de blanchiment d’argent et de conformité restent
des obstacles majeurs à l’expansion continentale. De plus, les risques liés aux
devises et à la politique continuent de préoccuper les institutions financières, selon
les résultats de la première Enquête bancaire d’Afrique australe de KPMG. Autres
obstacles concernent :
Auguste Claude-Nguetsop, associé et responsable du
conseil bancaire chez KPMG en Afrique australe, cité par Jaie
info a indiqué que « bien que les principales banques en Afrique du Sud aient
enregistré d’excellents bénéfices, largement attribuables à la hausse des taux
d’intérêt, cette croissance est accompagnée d’un potentiel de risque à moyen et
long terme ».
Pierrette COLICO
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