Le président de la République camerounaise Paul Biya a validé des accords de financement à travers une série de décrets signés le 22 septembre 2025. La Banque Islamique de Développement (BID), Standard Chartered Bank de Londres et Deutsche Bank d’Espagne accordent un montant total de 165,5 milliards de FCFA (252 millions d’euros) au Cameroun. Trois secteurs jugés stratégiques, notamment les infrastructures routières, l’agro-industrie et l’énergie, ont été ciblés.

La BID mettra à la disposition du Cameroun 107,4 milliards de FCFA afin de financer la construction du tronçon Ngati–Fébadi–Likok, phase II du corridor Batchenga–Nui–Yoko–Thaïti–Ngaoundéré. L’objectif est de désenclaver les régions du Centre et du Nord, booster la connectivité et fluidifier les échanges économiques.

Pour sa part, Standard Chartered Bank accordera un crédit de 51,7 milliards de FCFA, garanti par BPI France Assurance Export au Cameroun. Cette enveloppe vise à remettre sur pied la Cameroon Development Corporation (CDC), géant agro-industriel en difficulté depuis la crise anglophone. Avec 38,7 milliards de FCFA de pertes enregistrées entre 2019 et 2021, la CDC espère, grâce à ce soutien, restaurer sa compétitivité et préserver des milliers d’emplois dans les filières banane et hévéa.

Deutsche Bank Espagne mobilisera 7,3 milliards de FCFA pour le projet PLANUT. Les fonds serviront à stabiliser et renforcer les lignes électriques de la capitale politique. L’ambition est de réduire les coupures, limiter les pertes techniques et soutenir la croissance urbaine de Yaoundé.

Ces nouveaux financements apparaissent donc comme un pari ; celui d’investir pour accélérer le développement, tout en évitant de fragiliser davantage les équilibres macroéconomiques du pays.

Si ces financements illustrent une volonté de moderniser l’économie, ils ravivent aussi le débat sur la soutenabilité de la dette.

De même, le gouvernement a également obtenu l’autorisation d’emprunter un total de plus de 78,9 millions d’euros auprès de Standard Chartered Bank. Composés d’un crédit acheteur de 71,8 millions d’euros avec la garantie de la BPI France Assurance Export, et d’un crédit commercial de 7,1 millions d’euros, ces fonds sont destinés à relancer les capacités industrielles de la Cameroon Development Corporation (CDC), la plus grande entreprise agro-industrielle du pays, spécialisée dans la production de bananes et d’hévéa.