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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreL'Afrique est confrontée à une crise d'endettement
préoccupante, avec de nombreux pays surendettés qui consacrent des ressources
publiques importantes au service de la dette plutôt qu'aux services sociaux et
au développement. Pour sortir de cette spirale infernale de la dette, décideurs politiques, institutions multilatéralles,
syndicalistes, Société civile, féministes, dirigeants de jeunes et militants de
la diaspora préconisent non seulement, des réformes pour remédier aux
systèmes de crédit mondiaux, mais également, une justice réparatrice afin de renforcer
la souveraineté budgétaire.
Aujourd'hui, vingt-trois pays africains se retrouvent en
situation de détresse financière et trois d'entre eux se sont retrouvés en
défaut de paiement ou ont demandé une restructuration formelle de leur dette,
selon la Banque mondiale. Parmi eux, le Ghana et la Zambie, qui ont fait
défaut, ainsi que le Malawi et le Tchad, sous assistance du Fonds monétaire
international (FMI). L’Ethiopie, placée en « défaut partiel » par l’agence de
notation Fitch en décembre, négocie également un plan d’aide.
Au total, les pays africains ont une dette de plus de 1
800 milliards de dollars, selon l’ONU ; ce qui réduit
considérablement les dépenses essentielles dans les infrastructures,
l'éducation, et la santé. La
hausse est estimée à 183 % depuis 2010. Le secteur privé étant devenu leur
principal créancier : 42 % en 2022, contre 38 % pour les institutions
multilatérales (FMI, Banque mondiale...) et 20 % pour les partenaires
bilatéraux, principalement la Chine (11 %). En 2024, les pays africains ont
déboursé près de 90 milliards de dollars pour le service de la dette, soit
presque le double de l’aide étrangère reçue et plus que les budgets annuels
santé-éducation réunis de nombreux États.
Alors que cette situation pèse lourdement sur leurs
économies, plusieurs experts pointent la situation alarmante de l’Afrique
subsaharienne, qui traverse « la pire crise de son histoire » et où la hausse
des taux d’intérêt et le surendettement empêchent de nombreux Etats de financer
leur développement.
Des initiatives …
Le continent explore des mécanismes de financement
innovants pour regagner une souveraineté économique mise à mal. Réunis sous
l’égide du G20 en janvier 2024, les créanciers publics occidentaux et plusieurs
partenaires ont tenté de trouver des compromis pour restructurer la dette de 40
Etats africains.
Lors de la première conférence de l'Union Africaine (UA) sur
la dette qui s'est tenue à Lomé, au Togo, en mai 2025, les dirigeants et les
experts ont proposé des réformes concrètes pour faire face à l'augmentation du
surendettement sur le continent. L'accent a été mis sur l'alignement des
pratiques d'endettement sur les objectifs de développement nationaux.
A l’occasion, Moses Vilakati, commissaire en exercice de
l'UA pour le développement économique a déclaré qu’il s'agit de mettre en place
des cadres nationaux solides pour la gestion de la dette, améliorer la
transparence et veiller à ce que tous les emprunts soutiennent un développement
transformateur et inclusif.
Cette conférence a proposé une série d'initiatives, dont la
création d'une agence africaine de notation de crédit, une utilisation plus
large des financements mixtes et des obligations vertes, et le renforcement du
contrôle législatif des emprunts publics.
L'évaluation du cadre commun de traitement de la dette du
G20 a également été au cœur de la conférence. Introduit en 2020, ce cadre a été
conçu pour coordonner l'allègement de la dette des pays à faible revenu, en
particulier dans le sillage de la pandémie de COVID-19. Cependant, sa mise en
œuvre a connu des retards et une participation limitée.
Pour renforcer l'efficacité des mécanismes de la dette
mondiale, l'UA a proposé des réformes ciblées du cadre commun. Il s'agit
notamment d'exiger la participation des créanciers privés, de mettre en place
des mécanismes d'exécution pour une action coordonnée, de rationaliser les
processus de négociation et de créer des incitations à la coopération en temps
utile.
La conférence et Assemblée générale annuelle du Waapac qui s’est
tenu du 8 au 10 septembre s’est attelée à outiller les commissions parlementaires pour garantir
transparence, légalité et efficacité dans la gestion des emprunts publics. Selon le
ministre nigérian des Finances et ministre coordinateur de l’Économie, M. Wale
Edun, l’Afrique a besoin d’efforts parlementaires pour relever les défis de la
dette dans le pays. « Nous devons agir de manière décisive pour renforcer la
surveillance, approfondir la discipline physique et garantir que les ressources
publiques fournissent des valeurs réelles et mesurables et des installations
adaptées aux besoins de notre population », a-t-il déclaré.
Le président de la Chambre des représentants, M.
Tajuddeen Abbas, a déclaré que la surveillance de la dette publique est un
devoir démocratique et une responsabilité morale du pouvoir législatif. « Nos
parlements doivent veiller à ce que chaque décision d'emprunt reflète la
prudence, la transparence et l'intérêt collectif de nos citoyens », a souligné
M. Abbas.
Vers la reconstitution du Fonds africain de développement
Selon le directeur
exécutif du Forum africain sur la dette et le développement (AFRODAD), Jason
Braganza, la dépendance des
pays africains vis-à-vis du financement privé a exacerbé les taux actuels
d'endettement et entravé les efforts
visant à reconstituer le Fonds africain de développement (FAD). Il est donc crucial que la recherche d'alternatives inclue le processus de financement
du développement. D’où la reconstitution du Fonds
africain de développement a été proposée
lors du dialogue présidentiel,
comme une solution dirigée par les Africains pour éviter une dépendance
excessive au financement privé.
La nouvelle donne c’est
de faire en sorte que le capital de l'Afrique fonctionne mieux pour le développement de l'Afrique. Le FAD, qui fournit des financements
concessionnels et une assistance technique aux pays africains, pourrait jouer
un rôle crucial dans le développement économique et social. Son renforcement
permettra de mieux soutenir les projets de développement, d'accroître la
résilience des pays face aux chocs, et de favoriser une croissance inclusive et
durable en Afrique. En renforçant le FAD et en réduisant la dépendance
excessive au financement privé, l'Afrique pourra bénéficier de financements
plus durables, plus stables et plus adaptés à ses besoins de développement,
tout en promouvant une croissance inclusive et durable pour tous.
L’engagement de la société
civile
La société civile et les journalistes doivent davantage souligner le rôle des pays
africains dans l'augmentation ou la stimulation
de leurs contributions au FAD,
surtout dans le contexte actuel où les principaux contributeurs traditionnels au Fonds, en particulier les
cinq premiers pays du Nord global, dont les États-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni, sont susceptibles de réduire leurs
contributions en tant que donateurs. « Nous
devrions soutenir des initiatives comme le FAD
et ce qu'il peut apporter. C'est une opportunité pour les journalistes de faire
passer ce message, mais aussi
d'encourager la Banque africaine de développement (BAD) elle-même à augmenter ses contributions
au Fonds, car traditionnellement, elle n'a pas été un contributeur principal », a indiqué Jason R. Braganza.
Actuellement, la Banque contribue à
hauteur d'environ 1 %, il y a donc une opportunité pour elle de montrer son
soutien.
La Banque a lancé un plan stratégique pour l'engagement de
la société civile, qui inclut la réforme de l'architecture
financière mondiale. De plus, la Banque prévoit de publier un rapport plus tard
en octobre, compilant les
perspectives de la société civile sur ce à quoi pourraient ressembler ces
réformes d'un point de vue africain.
Cela démontre selon Jason R. Braganza,
l'engagement de la Banque à adopter certaines
des recommandations de la société civile.
Par ailleurs, un
mouvement panafricain a été mis en
place pour l'annulation de la dette et pour la justice commerciale. Ce rassemblement vise à mettre en
évidence les effets dévastateurs des accords de prêt et des facilités de crédit
injustes qui ont aggravé le sous-développement sur tout le continent. Ce mouvement est l’œuvre de plusieurs
organisation panafricain telles que le Forum et réseau africain sur la dette et
le développement (AFRODAD), l’Organisation régionale africaine de la
Confédération syndicale internationale (CSI-Afrique), le réseau de la campagne Stop the Bleeding, le Congrès des syndicats du Ghana (TUC), le Front progressiste panafricain (PPF), pour ne citer que ceux-là.
Félicienne HOUESSOU
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