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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreLe monopole des banques centrales de battre monnaie disparaîtra-t-il ? Attention, une bataille peut en cacher une autre. Les querelles sino-américaines sur le dumping monétaire et les prises de bec entre Donald Trump et Mario Draghi, le président de la BCE, sur la prétendue sous-évaluation de l'euro occupent le devant de la scène. Mais il est une autre guerre des monnaies plus insidieuse et pour laquelle les États se trouvent d'accord comme le diront cette semaine leurs ministres des Finances et les gouverneurs de banques centrales à l'Assemblée annuelle 2019 du FMI à Washington. C'est la menace quasi existentielle que font peser les cryptomonnaies, et pas seulement le libra en gestation, sur les devises des États souverains telles qu'elles existent aujourd'hui. Le bitcoin et ses bonds spéculatifs insensés, dont tout le monde a entendu parler depuis 2017 sans en comprendre toujours le fonctionnement, ont fait un grand tort aux cryptomonnaies. C'est l'arbre exotique discrédité par ses excès qui cache la forêt en train de pousser lentement mais sûrement. De même, le succès médiatique obtenu par Libra, le projet annoncé par Facebook au printemps dernier visant à lancer une « monnaie numérique stable », induit en erreur. Il fait oublier qu'il existe d'ores et déjà des « stablecoins » (cryptomonnaies stables), tel l'USD Coin, émis par une entreprise privée détenue en partie par Goldman Sachs et qui circule dès à présent dans 85 pays. « Stablecoin » est un mot à retenir. Car quel que soit le destin de Libra, projet pharaonique et quasi impérialiste de Facebook qui pourrait échouer pour des raisons strictement réglementaires, le concept de « cryptomonnaie stable » est promis à un grand avenir. Il pourrait être adopté par les banques centrales des États elles-mêmes de façon à contrer les initiatives privées. Toutes les « stablecoins », dont l'USD Coin ou le libra partagent les deux caractéristiques suivantes. En tant que cryptomonnaies, elles utilisent la technologie de la blockchain (chaîne de blocs), autrement dit « un cahier informatique infalsifiable ouvert à tous et dont les participants communiquent entre eux en temps réel et en direct, sans passer par un intermédiaire » selon la description des experts. Quant à la stabilité, elle peut s'obtenir de plusieurs façons, notamment en gageant chaque unité monétaire par une ou plusieurs devises de banque centrale. Les cryptomonnaies sont la dernière trouvaille de l'univers foisonnant des moyens de paiement qui n'a cessé de faire son miel des innovations technologiques au fil des siècles. En partant du troc, jamais totalement disparu, la monnaie a pris la forme d'innombrables produits, marins (coquillages), végétaux, métalliques, avant de devenir monnaie fiduciaire fondée sur la confiance et donc sans rapport avec la valeur réelle du produit support. À partir de la Renaissance, la course à la dématérialisation a été permanente : monnaie scripturale (effets de commerce, chèques), fiduciaire (billets) avec l'apparition de la première banque centrale en Suède (1668), électronique (cartes), puis numérique (paiements par téléphone dont le Kenya est leader, M-Pesa). Volatilité démentielle Si les vecteurs sont protéiformes, les trois fonctions de la monnaie n'ont en revanche jamais varié depuis que le philosophe Aristote les a identifiées il y a 2 350 ans : unité de compte pour mesurer le prix des biens, réserve de valeur pour les épargnants et moyen de paiement pour commercer. À l'évidence, le bitcoin, du fait de sa volatilité démentielle, ne remplit pas ce cahier des charges auquel les « stablecoins » satisfont quant à elles. Leur grand mérite est de constituer un moyen de paiement décentralisé, direct et instantané, conformément à la technologie blockchain qui peut mettre les habitants de la planète entière en relation immédiate. Théoriquement, et sous réserve des problèmes de confidentialité et de sécurité informatique, les « stablecoins » sont un instrument de paiement très commode et sans doute le moins coûteux du fait de l'absence d'intermédiaires. Mais là n'est pas leur véritable originalité par rapport aux monnaies des banques centrales et au système de dépôts et de crédits intermédiés par les banques, La révolution copernicienne des « stablecoins » est très bien analysée par Benoît Coeuré, l'un des directeurs de la BCE, par cette observation : « Il est probablement plus facile de connecter une nouvelle monnaie à un réseau existant - le cas du libra, que de construire un nouveau réseau sur une monnaie existante - le cas de l'euro » (discours de Luxembourg, 17 septembre). Si le libra devait être lancé effectivement, il disposerait du jour au lendemain du réseau Facebook de 2,4 milliards de membres, bien plus que les 500 à 600 millions d'utilisateurs de l'euro dans le monde depuis qu'il a été créé en 1999, en incluant les étrangers à la zone euro. Le libra et les « stablecoins » seront-ils la véritable alternative au dollar comme monnaie internationale à ce jour sans réel concurrent ? La question est posée, d'où les grandes réticences de la Fed et du Trésor américain à leur égard. Benoît Coeuré a été chargé par le G7 d'établir des recommandations réglementaires sur les problèmes prudentiels pour le système monétaire international et de sécurité pour les épargnants que suscitent ces nouveaux instruments. Il les présentera cette semaine devant le G7 à Washington. Précisons qu'il ne s'agira pas, à ce stade, de proposer aux banques centrales d'élaborer elles-mêmes des monnaies numériques (Central bank digital currency, SBDV), ce à quoi la Banque populaire de Chine travaille d'arrache-pied. Une solution que préconise également Bruno Le Maire, notre ministre des Finances : « Nous ne pouvons pas accepter qu'une entreprise privée se dote des instruments de souveraineté d'un État » , a-t-il déclaré le mois dernier. Créations d'origine privée ou monopole public comme on le souhaite à Pékin et à Paris, les « stablecoins » ne sont pas près de disparaître. - Quel que soit le destin de Libra, le projet pharaonique et quasi impérialiste de Facebook, le concept de «cryptomonnaie stable» est promis à un grand avenir
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