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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreLa majorité absolue des grandes entreprises financières du Continent Africain et de la Peninsule Arabique utilise désormais des outils technologiques d'automatisation comme principale technique de surveillance de la fraude et de la criminalité économique et financière.
Une étude PWC réalisée l'an dernier auprès de différentes institutions financières de la péninsule arabique met en avant des éléments intéressants si l’on s’interroge sur les best practices en termes de LAB-FT (Lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme) dans des pays arabophones. D'après une déclaration figurant dans ce même rapport:
“La technologie s'avère être un puissant allié. [...]82% des personnes interrogées s'accordent pour dire que l'utilisation de solutions technologiques dans le cadre d’une surveillance en temps réel renforce les dispositifs de lutte contre la fraude. ”
L’automatisation des processus de surveillance présente de nombreux atouts. Elle permet aux institutions de réduire l’impact des contrôles sur l’expérience client tout en filtrant les transactions. Ces filtrages sont nécessaires pour répondre aux exigences réglementaires et aussi circonscrire les risques de réputation.
Il convient cependant d’examiner certains des défis spécifiques auxquels font face les pays arabophones et/ou économiquement émergents en matière de contrôle de conformité LAB-FT et KYC.
Les contrôles automatisés sont généralement effectués sur la base d’un nom patronymique et d’un prénom. Il est ensuite possible d’ajouter à cela une seconde couche de vérification basée sur des identifiants secondaires.
Cela peut sembler relativement gérable dans les pays occidentaux où les personnes physiques ont un nom et un ou plusieurs prénoms clairement définis par l’état civil et retranscrits de façon uniforme sur tous leurs documents officiels. Cette façon de faire présente cependant quelques challenges spécifiques pour les pays arabophones et les pays émergents :
Certains patronymes sont issus des noms de peuples, tribus et ethnies et par conséquent extrêmement répandus dans certaines régions.
Il arrive que certains individus soient désignés par leur titre religieux ou royal (profils PPE) plutôt que par leur nom et prénom sur leurs papiers d’identité dans certaines régions d’Afrique subsaharienne (Haj, Chef Coutumier...etc).
Il n’existe pas de table de concordance universelle internationale entre l’alphabet arabe et l’alphabet latin. Pour peu qu’un individu présente des preuves d’identité en arabe et que la retranscription en alphabet latin soit faite manuellement, rien n’empêche Monsieur Jamal XYZ de passer à travers les mailles du filet car son prénom aura été orthographié Djamel. Le même raisonnement peut d’ailleurs être étendu à la retranscription des noms patronymiques ainsi qu’à celui des noms de sociétés.
D’après the Columbia Encyclopedia , il existerait plus de 150 millions de Muhamad, Mohammed, M'hamed etc…. dans le monde alors que ce prénom n’a qu’une seule orthographe en arabe. Cela présente deux défis. Premièrement, pour peu que ce prénom soit associé avec un patronyme commun, cela peut avoir pour impact de considérablement augmenter le nombre d’alertes « faux positifs » générées par les solutions de filtrage. En second lieu, il est important de tenir compte de toutes les orthographes existantes afin de ne pas passer à coté d'une alerte avérée.
La pratique de déclarer les naissances peu après qu’elles se soient produites n’est pas courante partout dans le monde et il peut arriver que certaines personnes ne disposent pas de dates de naissance unique et que leurs papiers d’identité en mentionnent plusieurs différentes ou alors qu’on leur attribue le 1er Janvier comme date de naissance par défaut. L’utilisation des dates de naissance comme identifiant secondaire n’est donc pas la solution idéale dans tous les cas.
L’attribution d’un nom de famille dans certains pays de la péninsule arabique ainsi que certains pays d’Afrique subsaharienne ne se fait pas forcement en fonction d’un patronyme fixe. Il est possible de rencontrer des personnes dont le nom est basé sur la filiation et change donc à chaque génération. Cela est généralement exprimé par l’utilisation des prefixes ben,bin,ibn,ould,bint,bent…(fils/fille de) ou alors abu, abou, bu, um, Oum… (père/mere de…). Ces orthographes sont évidemment uniques en alphabet arabe mais peuvent etre retranscrites de multiples façons en alphabet latin.
Les différents éléments énoncés ci-dessus ne font que confirmer le fait que la qualité de la donnée contre laquelle les filtrage s’effectue est aussi importante que la configuration des outils de filtrage eux même pour obtenir les résultats les plus pertinents possibles. En parallèle de cet état de fait, il faut aussi envisager que la disruption constituée par les nouvelles méthodes de paiement mobiles a modifié les attentes du public en offrant la possibilité d’effectuer des transactions quasi instantanées. La fourniture d’une expérience client aisée et fluide est aujourd’hui plus qu’un avantage compétitif et a tendance à devenir une exigence de base de la clientèle.
Le risque de ne pas détecter un criminel n'est pas le seul élément à prendre en compte dans ce raisonnement. Il faut aussi tenir compte du budget considérable que constitue le traitement des fausses alertes ainsi que la complexité d’intégration de bases de données mal structurées. Le danger n’est pas uniquement réglementaire mais aussi commercial car un processus d’entrée en relation ou de vérification de transaction trop lourd pourrait détourner la clientèle vers d’autres structures plus efficaces ou réactives ainsi que faire perdre des opportunités à une institution financière.
La mise en place de mesures de détection réellement efficaces par les institutions financières et grands groupes du continent Africain pourrait aussi avoir aussi un impact géopolitique et permettrait d’endiguer les politiques de de-risking menées actuellement par les investisseurs occidentaux. Un communiqué de presse du Fond monétaire Arabe, du FMI et de la banque mondial présente des chiffres assez alarmants sur ce sujet et peut etre trouvé ici . Il conviendrait donc de commencer à considérer le coût et l’optimisation des outils de LAB-FT comme un levier de croissance sur le long terme plutôt que comme une contrainte coûteuse.
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