La valeur boursière de l'Office national des télécommunications (ONATEL), le principal opérateur de télécommunications au Burkina Faso, a bondi sur la Bourse régionale des valeurs mobilières de l'UEMOA (BRVM) basée à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Elle a affiché lundi 2 mars 2020, pour la première séance de la semaine, la plus forte hausse (+7,5%) et le plus gros volume de titres négociés (5 191). Il faut dire que de nombreux investisseurs notamment ceux qui privilégient la stratégie de rente attendaient l'ouverture du marché avec impatience. Sur une bourse des valeurs où le rendement de dividende est très suivi, la valeur d'ONATEL qui avait perdu 34% sur la période de 12 mois s’achevant le 28 février 2020, est repassée à la hausse. Sa contreperformance boursière a constitué une opportunité pour ceux qui recherchent de la rentabilité à court terme. Bien que le dividende net de l'exercice 2019 prévu à 398 FCFA par action soit en baisse par rapport à celui de l'exercice 2018 (409,3 CFA), il représentait une rentabilité de près de 14% au regard du cours de l’action le 28 février 2020. Un niveau suffisant pour justifier l'enthousiasme sur un marché où la rentabilité moyenne est de 11,34%, d'après le dernier bulletin de la cote publié par la BRVM. Certains observateurs du marché financier régional de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) invitent cependant à la prudence. Ils font remarquer avec justesse que l'entreprise au-delà d'une croissance à deux chiffres (+12%) de sa base clientèle, a connu une baisse de ses performances financières pour la deuxième année consécutive. La filiale du groupe Maroc Telecom a annoncé un chiffre d'affaires en baisse de 3%. Pris en dollar américain, sur la base d'un calcul comptable aligné sur les standards internationaux (IFRS), le chiffre d'affaires est en recul de 6,8% en 2019, soit plus que les 2,3% de repli concédé en 2018 sur l'année 2017. Cette baisse suggère que les nouveaux clients ajoutés au réseau de l'entreprise ne sont pas forcément de gros consommateurs. ONATEL annonce aussi une série d'initiatives qui s'apparentent à des investissements. Il s'agit notamment d'investir sur la 4G, continuer avec la stratégie d'optimisation des coûts ou encore poursuivre avec l'acquisition de nouveaux équipements. L'information financière récemment publiée ne donne pas de précisions sur la manière dont ces engagements se traduiront.