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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StorePlus de 80 entreprises sont toujours dans le giron de l’État, dont un tiers sous contrôle majoritaire. Certaines
rapportent gros, d’autres accusent de lourds déficits, tiraillées entre objectifs financiers et missions de service
public.
À peine quelques amateurs des tableaux financiers s’en sont rendu compte. À la fin de 2018, les 82 entreprises
publiques que compte le portefeuille de participations de l’État ont généré un chiffre d’affaires cumulé d’environ
4 220 milliards de F CFA (environ 6,4 milliards d’euros) pour un résultat net de 306,5 milliards de F CFA. Ce
dernier chiffre, tiré notamment par les bonnes performances dans les secteurs des mines (Compagnie minière du
Bafing, Boudoukou Manganèse, etc.) et des hydrocarbures (avec la Société ivoirienne de raffinage [SIR] ou
encore la Petroci), était en hausse de 36,6 % sur un an. Il avait ainsi favorisé une hausse appréciable des
dividendes perçus par l’État, dont le montant a triplé en un an, pour s’établir à 70 milliards de F CFA.
Souvent critiqué pour son omniprésence dans des secteurs stratégiques de l’économie nationale, l’État ivoirien
agit pourtant en investisseur avisé, veillant à mettre en place des pratiques qui permettent d’améliorer la
gouvernance et les résultats de ces entreprises. Par exemple, « la notation financière des entités à participation
étatique revêt un double intérêt. D’une part, l’entité notée s’offre un accès au marché financier en étant
transparente et en créant un historique de notation qui contribue à améliorer significativement son pouvoir de
négociation face aux potentiels investisseurs. D’autre part, cela améliore la visibilité de l’État sur ses entreprises,
lui permettant une meilleure orientation », explique-t-on à l’agence de notation financière panafricaine Bloomfield
Investment, implantée à Abidjan.
Emblématique de cette politique d’investissement public, le Port autonome d’Abidjan (PAA), détenu à 100 % par
l’État, se soumet à cet exercice depuis huit ans. Résultat : sa note s’est améliorée constamment, passant de
BBB– en 2012 à AA– en 2019. C’est un bond de sept crans sur l’échelle de notation de Bloomfield. Selon
l’agence, cette progression traduit l’amélioration de la gouvernance interne du PAA, à travers la mise en place de
contrats-programmes, ainsi que les performances opérationnelles qu’il a réalisées. Et grâce à ces performances,
le port – qui a enregistré un résultat net de 21,774 milliards de F CFA en 2018, soit + 95 % en un an – peut
aujourd’hui emprunter sans la garantie de l’État.
« Cette dynamique est également observée au niveau du Fonds d’entretien routier (FER), qui a amélioré sa
gouvernance à travers une convention-cadre définissant l’étendue de sa mission, sa rémunération, ainsi que les
obligations de l’État, explique Stanislas Zézé, le patron de Bloomfield Investment. La note à long terme du FER
est ainsi passée de B+ en 2009 à A– en 2018. »
Mais quelle est la stratégie de l’État ivoirien ? Contrairement à la plupart des pays du continent, qui brillent par la
politisation à outrance des sociétés d’État, la Côte d’Ivoire se distingue par un pilotage différencié de la
performance. L’État accorde une importance particulière à la gestion des entreprises publiques, tant sur le plan
opérationnel que sur le plan de la gouvernance. Pour assurer la prise en compte des objectifs financiers,
budgétaires et de développement de chaque entreprise publique, il a d’ores et déjà conclu des contrats de
performance avec nombre des sociétés majeures, comme PAA, CI-Énergies, Sodefor, Sodexam ou encore
l’Onep. Un dispositif de suivi garantit le respect des engagements des parties prenantes.
Par ailleurs, la Direction générale du portefeuille de l’État (DGPE) a été créée et chargée, entre autres, du suivi
des opérations relatives à la gestion économique, financière, administrative et juridique des sociétés d’État et des sociétés à participation financière publique, de droit national et international. De fait, l’État a engagé une
restructuration du portefeuille des entreprises publiques, qu’il veut redimensionner, en accord avec ses objectifs
de développement. Avec l’aide du cabinet international Boston Consulting Group, la DGPE a ainsi redéfini ses
process et sa méthodologie d’évaluation des participations publiques. « Désormais, celles-ci sont adossées à des
contrats de performances [économiques, financières et organisationnelles], de sorte que le critère clé est la
rentabilité, résume le patron d’une société de gestion et d’intermédiation basée à Abidjan. Cela permet de savoir
à quel moment céder une entreprise ou s’il faut la maintenir. »
Ces cinq dernières années, les cessions de part dans des sociétés telles que SN Sosuco, Compagnie ivoirienne
pour le développement du textile (CIDT), Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (BHCI), ou encore l’introduction en
Bourse de NSIA Banque Côte d’Ivoire, ont ainsi rapporté plus de 24 milliards de F CFA. Depuis le lancement du
programme de privatisations, l’État s’est notamment débarrassé de ses participations jugées « toxiques ou peu
rentables ». En février 2017, il a cédé sa part de 90 % dans la CIDT à l’industriel Koné Daouda Soukpafolo pour
un montant de 7 milliards de F CFA.
Le vent de la privatisation a également soufflé sur les sociétés minières. La Société pour le développement minier
de la Côte d’Ivoire (Sodemi) a cédé 30 % de sa part dans le capital de la Société des mines d’Ity (SMI), dont
25 % ont été acquis par Endeavour Mining (qui en détient désormais 80 %, lire pp. 138-139) et 5 % par le groupe
Keyman Investissement, la Sodemi conservant 5 % du capital et l’État ivoirien 10 %. Enfin, en 2018, ce dernier a
cédé 51,6 % de participations publiques au sein de la BHCI à la firme canadienne Westbridge Mortgage Reit (une
opération à l’origine d’un bras de fer entre le gouvernement ivoirien et Westbridge autour de créances douteuses
au passif de la banque qui auraient été dissimulées).
« Les sociétés publiques sont gérées selon les standards du privé dans une optique de rentabilité et elles
rapportent des milliards de dividendes à l’État, commente Stanislas Zézé. Cela est évidemment une bonne chose
pour les finances publiques. Mais vous avez les secteurs stratégiques, par exemple celui de l’énergie [comme
c’est le cas d’EDF en France], où la présence de l’État est nécessaire pour délivrer un service public de qualité. »
Mais les bonnes performances dissimulent des disparités. Car si la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci) a
doublé ses revenus et que le PAA dégage des bénéfices records, Air Côte d’Ivoire, en revanche, accuse un lourd
déficit (9,6 milliards de F CFA), même s’il est courant que les compagnies aériennes perdent de l’argent au cours
de leurs premières années d’exercice. Air Côte d’Ivoire fait partie, avec la Banque nationale d’investissement, la
Caisse nationale des caisses d’épargne et l’Agence nationale du service universel des télécommunications, des
sociétés publiques qui enregistrent les déficits les plus importants. Le cumul de leur perte est estimé à
60 milliards de F CFA.
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